Selon le rapport 2012 de l’ILGA sur l’homophobie d’État, "78 pays sur 193 ont encore des lois qui criminalisent les relations entre adultes consentants de même sexe. Les condamnations vont des coups de fouet (Iran) ou de deux mois de prison (Algérie) à la réclusion à perpétuité (Bangladesh) ou même à la peine de mort (Iran, Mauritanie, Arabie Saoudite, Soudan, Yémen)".
Mais cela étant dit, faire un rapprochement entre le degré de l‘homophobie, de l’intolérance, de la cruauté «virile» de la loi et l’islam, signifierait faire preuve de l’islamophobie dangereusement déraisonnable. Il serait préjudiciable de commettre un amalgame si fâcheux qui, à mon avis, aurait mérité une petite fatwa, car bien évidement, comme tout le monde sait, l’islam est une religion de paix, de tolérance et surtout d’amour.
Cependant, si vous êtes homosexuel, ne partez peut-être pas tout de suite en amoureux, le jour de la Saint-Valentin, dans certains pays. Savoir « Ce que risquent les homosexuels dans le monde » pourrait vous être utile. Une petite chronique de Camille publiée sur le site de L’Express le 2 février 2013 permet d'y voir un peu plus clair, mais ne dissuadera certainement pas les plus courageux.
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Le 7 janvier dernier, la cour d'appel de Yaoundé, au Cameroun, a acquitté Franky et Jonas, condamnés en première instance à cinq ans d'emprisonnement parce qu'ils sont homosexuels. Maigre victoire: les deux hommes auront passé deux ans et demi derrière les barreaux, dans des conditions de détention terribles. "Dès à présent, la communauté internationale doit les aider en leur délivrant des visas pour qu'ils s'installent à l'étranger", implore leur avocate. Franky et Jonas envisagent de fuir leur pays, où les gays ne peuvent vivre au grand jour sans s'exposer à des exactions. Ni sans contrevenir à la loi: le Code pénal camerounais punit toujours "d'un emprisonnement de six mois à cinq ans et d'une amende de 20 000 à 200 000 francs CFA (30 à 300 euros) toute personne qui "a des rapports sexuels avec une personne de son sexe". "L'homosexualité est une infamie et mérite d'être condamnée", résume Victor Tonyé Bakot, archevêque de Yaoundé.
En Ouganda, toute pratique sexuelle non reproductive, et donc "contre nature", est un délit. En 2009 puis en 2012, le gouvernement a mis en chantier un projet de loi qui promet la peine de mort aux "homosexuels récidivistes". Faut-il croire ce ressortissant ougandais qui n'y voit qu'une "diversion politicienne à usage interne", sans conséquence réelle et destinée à attirer les voix d'un électorat homophobe? La pression des pays occidentaux qui aident financièrement Kampala em-pêchera-t-elle que le projet devienne réalité légale ?
Quid de la Russie, cette "grande démocratie" chère à quelque acteur hexagonal en mal d'affection? La mairie de Moscou y a proscrit les Gay Pride, les "marches des fiertés homosexuelles", pour les cent prochaines années. Les militants qui se risquent à braver l'interdit sont soit virilement interpellés par la police soit molestés par des groupes orthodoxes répondant à l'appel de dignitaires religieux qualifiant les "sexualités alternatives" de pratiques "sataniques détruisant l'être humain et le condamnant à une mort spirituelle". Entendrait-on, en France, un hiérarque religieux ou un élu du peuple confondre une loi sur le mariage d'un homme avec un homme, d'une femme avec une femme, avec une légalisation de la pédophilie ou de la zoophilie?
La liste est longue: l'Egypte emprisonne ses homosexuels; en Iran, il n'y a, d'après le président Ahmadinejad, "aucun homosexuel"... mais ils y risquent la peine de mort si l'acte est commis "par consentement mutuel"; le Guyana condamne les homosexuels à la prison à perpétuité. Et tant d'autres pays, l'Arabie saoudite, le Yémen, le Soudan, le Nigeria... où aimer quelqu'un du même sexe est un risque de mort.