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4 août 2013 7 04 /08 /août /2013 23:19

 

Du 29 juillet au 28 août 2013, France Culture diffuse les conférences de Michel Onfray données en 2012-2013 dans le cadre de l’UP de Caen :

Contre-histoire de la philosophie - 11e année,

L'autre pensée 68 :

Henri Lefebvre, Herbert Marcuse, Guy Debord et Raoul Vaneigem. 

_________________________

 

      6/ POUR UN « REFORMISME REVOLUTIONNAIRE » - 05.08.2013

 

  • Vous pouvez podcaster les conférences sur le site de l’émission, les archiver, prêter à vos amis.  "Pour des raisons de droits de diffusion et d'utilisation des enregistrements de ces conférences, chaque numéro de cette onzième saison sera podcastable et réécoutable pendant 15 jours" - nous informe France Culture. 
  • Chers internautes, n’oublions pas que les conférences à l’Up de Caen sont constamment présentées comme GRATUITES ! Ne les achetons donc  pas ! Ne remplissons pas les poches de Frémeaux & Associés ! Ne soyons pas des CON-SOMMATEURS !  

      _____________________________

 

SYNOPSIS       

 

I./ LA VIE QUOTIDIENNE CONTRE LE STRUCTURALISME

a) Oppose la vie quotidienne au structuralisme  • Critique de Pour Marx d’Althusser  • Et de Lire le Capital :  • Althusser, Jacques Rancière, Pierre Macherey, Etienne Balibar, Roger Establetonfray conférences 2013 lefebvre critique de vie quotidie

b) La Critique de la vie quotidienne, 800 pages touffues, denses, répétitives  • Tome 1 :  -Écrit entre août et décembre 1945,  -Sous-titre : Introduction. (Grasset, 1947).   • Tome 2 :  -Sous-titré Fondements d’une sociologie de la quotidienneté (L’Arche, 1962).   • Tome 3 :  -Sous-titré Pour une métaphilosophie du quotidien (L’Arche, 1981).

c) La vie quotidienne : un sujet totalement oublié dans la pensée occidentale.  • Feuerbach, Marx, Engels, Lénine se sont soucié de l’aliénation idéale  • Mais pas concrète  • Famille, usine, bureau, travail, logement, loyer, ville, campagne, village, loisir, croyance, religion, mode, époque, temps...  • Révolution transcendantale / révolution dans la vie concrète

d) Qu’est-ce qui a changé en matière de vie quotidienne en URSS ?  • L’ouvrier virtuellement propriétaire de son usine ?

e) Le problème :  • Non pas: en finir avec le capitalisme au profit du socialisme  • Mais: abolir l’aliénation qui procède de la division du travail

f) Marx & Lénine : visent l’abolition de l’Etat  • L’URSS le renforce : elle n’est pas marxiste, ni socialiste

g) La mesure du socialisme se trouve dans la vie quotidienne  • C’est elle qu’il faut interroger  • Fonder une sociologie qui rend possible cette analyse.


II./NECESSITE D’UN NOUVEAU PHILOSOPHE

a) Contre :  • L’hystérie de Baudelaire,  • Le dérèglement de Rimbaud,  • Les bizarreries de Lautréamont,  • La cartomancie de Breton,  • La mécanique paranoïaque des surréalistes,  • La dépression existentialiste,  • La posture rhétorique de Sartre,

b) Critique du marxisme :   « Le marxisme est devenu ennuyeux » (I.96)  • Englué dans la scolastique : « La fausse clarté, la pédagogie se prenant pour la mesure de la pensée, le desséchement dogmatique et la schématisation squelettique, la propagande s’emparant des thèmes idéologiques » (I.95).  • Oublieux du projet libertaire

c) Contre les philosophes qui jargonnent  • Sartre  • Les « littérateurs qui atteignent la gloire, les grands tirages, la fortune » (I.96)

d) Eloge du nouveau philosophe :  • Fin du registre nouménal  • Avènement du concret : « La critique de la vie quotidienne proposera d’instituer une vaste enquête qui serait intitulée : Comment on vit ». (I.209).  • Le réel et non les idées  • L’enquête et non la cogitation pure  • Le sociologue sur le terrain et non le penseur idéaliste en chambre.


III./ LA MATERIALITE DU MONDE

a) Facile de définir la Vie Quotidienne : pas besoin d’une définition fastidieuse

b) Difficile : la multiplicité des registres concernés interdit la saisie globale  • Caractère plastique et fluide de ce qui advient dans la vie quotidienne  • Impossible saisie parménidienne du flux héraclitéen de la vie quotidienne

c) Sortir du bureau, de la bibliothèque  • Aller vers les gens, les interroger, les questionner

d) Quelles questions (se) posera-t-il face à ces personnes ?

«Comment ces individus « privés » se sont-ils formés ? Sous quelles influences ? – Comment ont-ils choisi leur orientation, leur métier ? – Comment se sont-ils mariés ? – Comment et pourquoi ont-ils eu des enfants ? – Comment et pourquoi ont-ils agi en telle circonstance de leur vie ? ... » (I.210).

«Cette enquête, méthodiquement poursuivie, substituerait enfin des « vérités humaines » solidement établies aux divagations des philosophes ou des romanciers (y compris ceux qui s’attendrissent sur les « êtres », et ceux qui prétendent apporter des lucidités cruelles sur « l’existence »). Elle contribuerait vraisemblablement à déplacer les centres d’intérêt, à montrer concrètement l’aliénation, les fictions, le hasard, le destin, dans la vie et la mort des hommes » (id.).

e) L’enquête entrera dans le détail de la vie quotidienne, de journées de travail, de fête ou banales.

f) Non pas: théoriser sur le capitalisme en soi  • Mais:

«Comment, dans sa vie de chaque jour, quotidiennement, l’homme moyen se trouve en rapport avec les trusts. Où les rencontre-t-il ? Comment les aperçoit-il et se les représente-t-il ? Comment se meut-il dans la structure complexe que révèle la théorie ? Comment lui apparaît-elle du matin jusqu’au soir d’une journée entière ? » (I.211).

g) Le nouveau philosophe abordera toutes sortes de sujets:  • La façon d’organiser sa vie en fonction du milieu social,  • L’emploi du budget selon son appartenance de classe,  • Les rapports aux loisirs et au temps libre,  • Les modes de sociabilité,  • Les formes actives de la famille, de l’amour,  • La relation à la culture.


onfray conférences 2013 henri lefebvre vie quotidienne


IV./ RESULTATS (NEGATIFS) DE L’ENQUETE

a) « L’enquête montrerait comment le Français se trouve depuis longtemps un des hommes les plus exploités de l’univers capitaliste, par une des bourgeoisies les plus habiles - tour à tour perfide et brutale, et toujours très « moderne », très au courant de tous les procédés de la lutte des classes (en particulier au moment précis où elle nie cette lutte au nom de la nation ou bien au nom de l’individu, indifféremment ! ...) » (I.212).

b) On découvrirait également un état des lieux terrible :  • La dégradation de la structure sociale agricole et industrielle,  • Celle de la vie individuelle et quotidienne ;  • Les modalités de l’asservissement des citoyens qui croient à leur liberté alors qu’ils vivent sous le régime de la plus brutale oppression capitaliste ;  • Le paradoxe qu’il y a à se jeter dans les bras de qui promet l’asservissement ;  • La misère spirituelle de ceux qui sont disponibles pour les solutions spirituelles les plus toxiques;  • La dangerosité de certaines idéologies qui diagnostique une angoisse mais en fait un produit de la nature humaine là où il n’y a que production de l’histoire, etc.


V./ PERSPECTIVES (POSITIVES) APRES L’ENQUETE

« La critique de la Vie Quotidienne apportera sa contribution à l’art de vivre » (I.213).

• Vouloir le bonheur : « retrouver ou créer la grandeur dans la Vie Quotidienne » (I.140).

• Non pas les recettes bourgeoises du bonheur

• Mais un projet nietzschéen : « L’art de vivre suppose que l’être humain considère sa propre vie – l’épanouissement, l’intensification de sa vie – non comme un moyen pour une « autre » fin, mais comme sa propre fin. Il suppose que la vie tout entière – la vie quotidienne – devienne oeuvre d’art et « joie que l’homme se donne à lui-même » » (I.214).


VI./ CRITIQUE DE LA CIVILISATION DES LOISIRS

a) Emergence de la télévision dans la civilisation des loisirs:  • 1949 : 3 000 récepteurs: 1% des foyers  • 1956 : 500 000 téléviseurs: 6,1% des ménages  • Années 60 : près de 2 millions  • Actuellement : 1 télévision vendue toutes les 4 secondes

b) Fin des activités qui nécessitaient des acteurs agissants:  • Promenade en famille, marche, randonnée, sport, camping, jardinage, bricolage, musées

c) Avènement des consommateurs passifs:  • Cinéma, télévision, écrans

d) La civilisation industrielle crée le besoin de loisir de masse pour le vendre  • Le loisir devient divertissement  • Le consommateur demande :  • L’oubli de ses conditions de travail, de sa souffrance quotidienne  • Chacun devient spectacle pour tous

e) Double aspect des médias:  • Permettent de porter à la connaissance du plus grand nombre les chefs d’oeuvre des civilisations ou les trésors de l’humanité par des émissions qui « affinent le goût, améliorent le niveau culturel, instruisent, éduquent, vulgarisent une culture encyclopédique. En même temps, elles rendent passifs ceux qu’elles atteignent.  Elles les infantilisent. Elles leur « présentent » le monde sur un mode particulier, celui du spectacle et du regard, dont nous avons noté et dont nous soulignons encore l’ambiguïté : la non participation dans la fausse présence » (II. 225-226) .

f) Forment le goût.


VII./ « AUSCHWITZ, CITE CAPITALISTE » (I.260)

onfray conférences 2013 henri lefebvrea) Rapproche société capitaliste et camp de concentration  • La nazisme ? La formule la plus crue de la société capitaliste  • Sur la vie urbaine, la vie du peuple dans les cités industrielles: « Où, comment, dans quelles expériences révèle-t-elle son essence ? » (I.254-255).

b) Les camps faits pour exterminer ?  • Fusiller en masse allait plus vite

c) Pour le travail ?  • Le rendement était dérisoire  • Les corps, pas performants

d) « Barbarie scientifique » (I.258) :  • Les nazis recréent la jungle de l’origine :  • Ruse, violence, jalousie, égoïsme, abolition de la solidarité, de la fraternité,  • Éloge des instincts les plus bas

e) Pourquoi le nazisme ?  • Sadisme hitlérien  • Constitution d’otages virtuels  • Henri Lefebvre : « Le fascisme représente le cas limite du capitalisme – et le camp de concentration la forme extrême et paroxystique, le cas limite de la cité moderne, de la ville industrielle. Les intermédiaires entre nos villes et le camp de concentration peuvent être nombreux : le coron de mineurs, les baraquements des villages provisoires pour ouvriers, les villages des travailleurs coloniaux... Le rapport n’en existe pas moins! » (I. 261).


VIII./ L’ANTIDOTE AUX CAMPS

a) La fête révolutionnaire  • 1965, La proclamation de la Commune

b) Contre Marx qui en fait une révolution manquée  • Fait l’éloge d’un Marx... proudhonien : « La grande idée de la Commune, idée que les marxistes ne peuvent rejeter, à savoir la gestion démocratique directe de leurs affaires par les citoyens réunis en conseils, commissions et comités, cette idée ne peut se séparer du proudhonisme qui le premier l’exposa » (154).  • Marx, Proudhon, Lénine veulent tous les trois l’abolition de l’Etat

c) La Commune, antidote à Auschwitz :  • Le Camp a besoin de l’Etat :  -La Commune exige son abolition.  • Auschwitz : hiérarchie, soumission, sujétion, aliénation, humiliation, déshumanisation  • Les Fédérés: contrats, mutualisation, coopération, partage, fraternité, solidarité.  • Sous le régime national-socialiste : la violence et la mort font la loi,  • Dans la Commune : la peine de mort a été abolie  • La guillotine brûlée devant la statue de Voltaire le 6 avril 1871.  • Les Nazis célébraient un culte à la pulsion de mort  • Les Communards, à la pulsion de vie.

 

IX./ ELOGE DE LA COMMUNE

a) « La Commune ? Ce fut une fête, la plus grande fête du siècle et des temps modernes. L’analyse la plus froide y découvre l’impression et la volonté des insurgés de devenir les maîtres de leur vie et de leur histoire, non seulement en ce qui concerne les décisions politiques mais au niveau de la quotidienneté » (389-390).

b) La Commune a changé la vie des gens  • L’URSS ne l’a pas changée en bien.


X./ « MAI 68 »

a) Analyse Mai en 1968 : L’irruption de Nanterre au sommet

b) Les faits donnent tort aux structuralistes qui proclamaient :  • La dépolitisation de la société  • La fin de la lutte des classes  • La caducité du marxisme  • Le caractère daté des analyses de Marx  • Le dépassement de l’humanisme

c) La rue donne tort aux embaumeurs de Marx

d) La crise n’est pas en soi révolutionnaire  • Il faut encadrer la spontanéité révolutionnaire

e) Le PCF ne voulait pas cette révolution :   « Pas de situation révolutionnaire sans parti révolutionnaire ; pas de parti révolutionnaire sans théorie révolutionnaire ».  • «Conjecturalement, les conditions de la transformation révolutionnaire impliquent : neutralisation des classes moyennes, alliance du prolétariat avec les paysans et une partie de la petite bourgeoisie, isolement politique de la grande bourgeoisie dominante ainsi que de son appareil d’Etat bureaucratique et militaire » (33) .  • A défaut...

f) Henri Lefebvre souhaite l’autogestion  • Et non le renforcement de l’Etat  • Ne croit pas à la gauche réformiste

g) L’Etat est monopolistique :  • Il n’est pas la solution, mais le problème

h) Le prolétariat a disparu  • Remplacé dans les banlieues par des individus logés, nourris, distraits

i) La jeunesse ouvrière ressent l’angoisse, la haine  • Elle recourt volontiers à la violence

j) Les cités posent problème  • L’urbanisme est sauvage  • La ville, problématique jeunesse désemparée,

k) Les jeunes désemparés :  « Ceux qui les ont vus dans les manifestations ont été surpris par leur style : décontractés dans la violence, partant à la conquête de la vielle et de la vie avec une audace transcendante, souvent sous le signe des drapeaux noirs » (92).


XI./ QUE FAIRE ?

a) Non pas opposer réforme / révolution  • Car la révolution est un ensemble de réformes avec pour but l’autogestion  • Il faut « un réformisme révolutionnaire orienté par une théorie de la transformation globale (industrielle et urbaine) » (117).

b) Ni socialisme étatique de type bureaucratique  • Ni le réformisme dans le cadre de l’Etat6  • Mais ce réformisme révolutionnaire libertaire  • Qui se réclame d’un Marx & Lénine libertaires

c) Pendant des décennies Henri Lefebvre a proposé au PCF de se ressourcer dans ce Marx libertaire...  • On sait ce qu’il en fut...  • Nous en sommes toujours là...

 

 

BIBLIOGRAPHIE :

• Henri Lefebvre,  -Mai 68, l'irruption, Syllepses  -La proclamation de la Commune, Gallimard  -La vie quotidienne dans le monde moderne, Idées Gallimard  -Critique de la vie quotidienne, 3 tomes, L'arche  -Introduction à la modernité, Minuit

• Armand Ajzenberg, Hughes Lethierry, Léonore Bazinek, Maintenant Henri Lefebvre, L'harmattan


 

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  • quatuor
  • Le blog de 4 amis réunis autour de la philosophie de Michel Onfray qui discutaient de la philosophie, littérature, art, politique, sexe, gastronomie et de la vie. Le blog a élargi son profil depuis avril 2012, et il est administré par Ewa et Marc
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