Lauréat 2009 du prix des Vendanges littéraires, Michel Onfray est revenu à Rivesaltes le 10 mars 2012 pour donner une conférence consacrée à Albert Camus et dédicacer son livre « L’ordre libertaire. La vie philosophique d’Albert Camus » au stand tenu par la librairie Torcatis.
Bon visionnage !
Bonne écoute !
(La captation sonore : Hervé Piedcoq)
- Les raisons du livre sur Camus (4:40)
- Les éléments biographiques fondateurs (9:12)
- La philosophie nietzschéenne, existentielle, non institutionnelle (23:10)
- La gauche libertaire, proudhonienne, l’anarchisme pragmatique et positif (39:20)
- La critique de l’hégélianisme (49:10)
- L’éthique et la politique (56:25)
- La question algérienne (01:03)
2. Séance de questions - réponses
- L’État et le capitalisme libertaires, l’anarchisme proudhonien (2:30)
- Camus - militant de base, membre du PC algérien (16:30)
- Le sens du titre énigmatique du dernier livre de Camus "Le premier homme" (21:00)
- La polémique sur M. Merleau-Ponty - la question de J-L Prat : voir les réactions (24:13)
- Sartre - Camus (32:20)
- La lecture psychanalytique de l’œuvre de Camus ("l’inconscient colonial" ) par Edward Said (38:20)
- Le choix de la photo de Camus sur la couverture de "L’ordre libertaire" (43;00)
- L’un des éléments biographiques dont Michel Onfray parle au début de la conférence, décrit par Albert Camus dans « Le premier homme » [Folio 2010, p. 166-167]
« Et le jour, à la fin de l’année, où, parvenu à la fin du livre, M. Bernard lut d’une voix plus sourde la mort de D., lorsqu’il referma le livre en silence, confronté avec son émotion et ses souvenirs, pour lever ensuite les yeux sur sa classe plongée dans la stupeur et le silence, il vit Jacques au premier rang qui le regardait fixement, le visage couvert de larmes, secoué de sanglots interminables, qui semblaient ne devoir jamais s’arrêter. « Allons petit, allons petit », dit M. Bernard d’une voix à peine perceptible, et il se leva pour aller ranger son livre dans l’armoire, le dos à la classe. »
« Attends, petit », dit M. Bernard. Il se leva péniblement, passa l’ongle de son index sur les barreaux de la cage du canari qui pépia de plus belle : « Ah ! Casimir, on a faim, on demande à son père », et il se propagea vers son petit bureau d’écolier au fond de la pièce, près de la cheminée. Il fourragea dans un tiroir, le referma, en ouvrit un autre, en tira quelque chose. « Tiens, dit-il, c’est pour toi. » Jacques reçut un livre couvert de papier brun d’épicerie et sans inscription sur la couverture. Avant même de l’ouvrir, il sut que c’était Les Croix de bois, l’exemplaire même sur lequel M. Bernard faisait la lecture en classe. « Non, non, dit-il, c’est… « Il voulait dire : c’est trop beau. Il ne trouvait pas de mots. M. Bernard hochait sa vieille tête. « Tu as pleuré le dernier jour, ce livre t’appartient. » Et il se détourna pour cacher ses yeux soudain rougis. »
- Un petit billet enthousiaste de Jean-Michel Collet "On peut enfin avoir raison avec Camus", publié sur le site l’indépendant le 11.03.2012.
"Ni meeting politique (quoi que), ni salon du chat ou du chien, ni concert, mais c'est bel et bien pour une conférence que le Dôme de Rivesaltes était littéralement pris d'assaut, hier après-midi. Et de plus pour la conférence d'un philosophe. Certaines personnes venaient de très loin, comme cette dame ayant fait plus de 300 kilomètres pour l'écouter. Est-ce Michel Onfray ou Albert Camus qui passionne ainsi les foules ? Certainement la rencontre de ces deux intellectuels au carrefour de la pensée libertaire.
Le fondateur de l'Université populaire séduit un public éclectique, intergénérationnel, sensible à la clarté du discours et à l'intelligence du propos. Il est aussi l'antidote à la pensée unique, le pourfendeur des politiques mortifères et le promoteur d'une philosophie hédoniste.
Avec Michel Onfray, la philosophie c'est la vie."
- Une réaction d’un auditeur déçu , Jean-Louis Prat :
"Michel Onfray n'a pas répondu à la question que je lui posais (lors d'une conférence où il présentait son livre, le 10 mars 2012, aux "Dômes" de Rivesaltes) : "pouvez-vous citer un seul texte où Merleau-Ponty aurait attaqué Camus (alors même que Camus ne s'est pas privé d'attaquer Merleau) ?" Ne pouvant y répondre, il a répondu à d'autres questions, que je n'avais pas posées, il m'a invité à lire des livres que j'avais lus : "Lisez Signes !", "Lisez mon livre !", et m'a donc laissé sur ma faim..."
- Un compte rendu de conférence par Nicolas Caudeville
"Il n'est que 15 heure 30 lorsque le stand de la librairie Torcatis est déja envahi par une soixantaine de personnes qui souhaitent faire l'acquisition de"L'ordre libertaire : La vie philosophique d'Albert Camus" . 16 heure 30, nous sommes de plus en plus nombreux devant la porte qui finit par ouvrir. Au final, la salle est pleine de 1100 personnes, venant parfois d'au-de-là du Languedoc-Roussillon. On est obligé de refuser du monde. Et 50 personnes restent sur le carreau."
Vers 21 h les derniers des 300 lecteurs à être venu faire dédicacer le livre "L'ordre libertaire".
- Un entretien de Nicolas Caudeville avec Michel Onfray (audio)
Ewa