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5 août 2011 5 05 /08 /août /2011 12:13

 

 

Du 25 juillet au 26 août 2011, France Culture diffuse les conférences de Michel Onfray données en 2010-2011 dans le cadre de l’UP de Caen :

Contre-histoire de la philosophie - 9e année - Le freudisme hérétique : Otto Gross, Wilhelm Reich et Erich Fromm

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10/ QUESTIONS - REPONSES 2/4 - 05.08.2011

   
question rouge

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    1/ Jacqueline de Romilly : "Une société qui néglige Homère finira par oublier Voltaire. Aucune époque n'a eu davantage besoin de notre littérature grecque ancienne. Par les Anciens, on apprend à s'exprimer, à manier les outils intellectuels, à maîtriser la confusion, à vaincre l'obscurité." Que penser du théâtre grec et de la contre-histoire de la philosophie dans l'apprentissage scolaire ? jusqu'à la 19 ème minute

Michel Onfray ne croit pas que les Humanités feraient reculer la barbarie, il a tendance à y souscrire (plus de culture pour moins de barbarie), en tant qu'homme de gauche, mais ce n'est pas toujours vrai.

L'idée que le théâtre grec puisse sauver notament les enfants est juste mais c'est l'idée que l'on soit avec eux qui sauve et non le théâtre. Eschyle ou Feydeau est un prétexte, une occasion de créer du lien social, de fabriquer de la communauté, de produire des micro-communautés hédonistes où la culture est ressentie comme un instrument de la République. C'est se retrouver ensemble pour créer de l'Humanité.

Jacqueline de Romilly avait raison de se battre pour un monde perdu, un monde qui s'effrondre, un monde des Humanités qui ne méprise pas les gens et qui leur redonne de la dignité par la culture.

Dans une école toute entière dirigée vers la productivité, il est nécessaire d'apprendre autre chose : la gratuité, le savoir, l'importance des choses inutiles. La philosophie ne sert à rien, on peut vivre sans mais on vit mieux avec. La mise en bouche des mots de l'oeuvre d'un tragédien est l'occasion de méditer, car le théâtre c'est la méditation du texte. Cela suppose un bon pédagogue, quelqu'un qui va jeter des ponts, qui va donner des clés. Il n'y a pas de raison que les enfants d'origine modeste n'aient pas un pont vers Aristophane. Pour un usage de la culture en tant que créatrice de communauté.

2/ Jean Malaurie en tant qu'éthnologue a fréquenté des peuples liés au matriarcat, tout comme Théodore Monod. Quel parallélisme peut-on faire entre ces deux hommes, ces deux marcheurs, ces deux chercheurs d'absolu ? jusqu'à la 33 ème minute

3/ Ne trouvez-vous pas que la pulsion de vie devrait être mise en perspective avec la pulsion de mort, qu'elle ne devrait pas être considérée comme une pulsion isolée ?
jusqu'à la 44 ème minute

Ce que veut la vie c'est la mort, pulsion de vie et de mort avers et revers d'une même médaille. Telle est la conception de Freud.

4/ Pensez-vous que Bergson est un philosophe/écrivain hédoniste ?

Constance

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4 août 2011 4 04 /08 /août /2011 08:22

 

Du 25 juillet au 26 août 2011, France Culture diffuse les conférences de Michel Onfray données en 2010-2011 dans le cadre de l’UP de Caen :

Contre-histoire de la philosophie - 9e année - Le freudisme hérétique : Otto Gross, Wilhelm Reich et Erich Fromm

                                                

 

9/ FREUD, UN DROIT D'INVENTAIRE 04.08.2011

 

 
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"La pensée de Freud soumise aux critiques empiriques de Wilhelm Reich, tantôt « disciple adorateur », tantôt contradicteur. Celui-ci pointe trois griefs chez le premier : l’inefficacité thérapeutique, l’attention flottante, et la pulsion de mort." 

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SYNOPSIS : conf fr c reich et freud


1./ GUERRE & LECTURES

a) 1914 : les Russes réquisitionnent le domaine dirigé par Reich

b) S’engage, école des officiers, entre dans l’infanterie. Occupe le nord de l’Italie (Frioul). En 1918 : découvre avec une italienne pulpeuse « la puissance orgastique ». Sexualité pourtant précoce…

c) Libéré en août 18 (21 ans), rentre à Vienne

d) Lit : · Sexe et caractère de Weininger · Le Monde comme volonté et comme représentation de Schopenhauer · L’Unique et sa propriété de Stirner : antidote aux totalitarismes · Les oeuvres de Kant – auquel il ne comprend rien.

e) Fréquente des jeunes philosophes. Pas dupe de leurs jeux mondains. Trouvent profond ce qui est obscur


2./ L’ORPHELIN RENCONTRE FREUD

a) Perd sa mère à 15 ans, son père à 17. A connu les tranchées, le front, la guerre, les combats. Arrive chez Freud (63 ans). Reich écrit un journal plein de notes sur le dégoût de vivre

b) En 1952, rapporte cette première visite, et, malgré ce que Freud lui aura fait subir : 1. Élection du jeune disciple, puis congé donné à l’enfant terrible 2. Envoi de patients, puis radiations des instances professionnelles 3. Dissensus doctrinal feutré, puis franches fâcheries 4. Réserves sur l’engagement de Reich à gauche, puis compagnonnage de Freud avec les instances nazies pour organiser son éviction. Il persiste dans la fascination…     

c) Une apparition dans sa vie : · Regard pénétrant : yeux qui lancent des étincelles · Grâce de ses mains et de ses gestes

d) Avait envoyé une lettre au vieil homme : · Y déplorait que la sexologie ne soit pas enseignée en médecine · Des étudiants avaient pallié ce manque · Création d’un séminaire en janvier 1919 · Reich y assiste, puis finit par le diriger en automne 1919

e) Freud l’encourage. Lui offre : · Le destin des pulsions · L’inconscient · Psychopathologie de la vie quotidienne

f) Quelques mois plus tard, été 1920 (22 ans) : devient membre invité de la Société viennoise de psychanalyse.

g) A l’époque, nul besoin d’avoir été analysé pour analyser. Reich (22 ans) a pris un patient le 15 septembre 1919

h) Dans Reich parle de Freud (1952) :  « Freud était un excellent travailleur empirique, mais non un scientifique méthodique ». Autrement dit un habile praticien sans méthode…

i) Pour pallier ce manque, Reich propose de créer un Séminaire technique. Freud donne son accord
 

3./ LE « DISCIPLE ADORATEUR »

a) Freud lui envoie des patients. Reich obtient des résultats avec le « cérémonial » freudien : divan, association libre, onanisme, rêve, père et castration, abréaction…

b) Dans La fonction de l’orgasme : · Se dit « disciple adorateur ». On le voit quand il explique que « la peur d’être assassinée par un homme avec un couteau indique chez la fille hystérique le désir du coït refoulé par la morale et devenu inconscient » : 1. Le couteau est un pénis. 2. Le désir de coït est toujours refoulé, en vertu de l’habile passe-passe de La négation, oui, c’est non. Donc, la crainte du meurtre n’est pas crainte du meurtre mais désir inconscient d’un acte sexuel refoulé

c) Reich souscrit 14 ans à cette orthodoxie freudienne.



4./ PREMIER GRIEF : SUR L’INEFFICACITÉ THÉRAPEUTIQUE

a) 1920, Congrès de La Haye, en présence de Freud. Prononce une conférence : Conflits de la libido et formes délirantes dans Peer Gynt d’Ibsen.
La version publiée s’ouvre sur un extrait du Zarathoustra :  « Je vous enseigne le surhomme… Qu’est le singe pour l’homme ? Une dérision ou une vision douloureuse. Et ainsi doit être l’homme pour le surhomme : Une dérision ou une vision douloureuse ».
30 ans plus tard, dans La superposition cosmique :  « O homme ! Prends garde ! Que dit minuit profond ? ‘J’ai dormi, j’ai dormi d’un profond sommeil je me suis éveillé : Le monde est profond Et plus profond que ne pensait le jour. Profonde est sa douleur La joie la plus profonde que la peine. La douleur dit : passe et finis !   Mais toute joie veut l’éternité, Veut la profonde éternité’ »

b) A La Haye, il fait figure de jeune homme. Tous les congressistes ont au moins 10 ans de plus que lui.

c) Freud défend l’idée que la psychanalyse est attaquée de toute part. Il veut l’union derrière lui.

d) Or Reich est impétueux, impatient. Passion de la vie et de la liberté.

e) Or le freudisme aspire à l’honorabilité bourgeoise et institutionnelle. Il se constitue comme une Église autour de Dieu le Père.

f) A la lumière de sa pratique, il questionne. Dès 1920, il constate que le strict respect du dogme aboutit à des impasses thérapeutiques.

g) Que faire quand ? 1. La thérapie n’aboutit pas ? 2. Le patient paie tout de même les consultations ? 3. Le patient allongé n’avoue aucun rêve ? 4. Le patient ne trouve rien à dire pendant des semaines ?

h) Les anciens répondent : « Continuez toujours à analyser avec patience ; ça viendra ».

i) Freud théorise des cas prétendument guéris : Le cas Dora (1905) Le Petit Hans et L’Homme aux rats (1909) L’Homme aux loups (1918)

j) Or Freud lui a dit qu’« il ne fallait pas être trop ambitieux en thérapeutique ». Le 28 mais 1911, Freud écrivait à Binswanger que la psychanalyse est « un blanchiment de nègres »

k) Les congrès, articles, publications, séminaires proclament l’efficacité thérapeutique. Le cabinet, non…

 

5./ DEUXIÈME GRIEF : « L’ATTENTION FLOTTANTE »

a) Dans Conseils aux médecins sur le traitement analytique (1912) : · Parle d’« attention flottante »  · Pour d’autres : « attention égale »

b) Un analyste voit passer plusieurs personnes dans son cabinet. Il ne peut disposer d’une attention soutenue dite « attention voulue »

c) L’« attention flottante » : nul besoin d’écouter attentivement, pas besoin de prendre des notes : résistance du patient sinon. Pas besoin de se souvenir de tout  car, dans la relation, l’analyse, la raison, la conscience, l’intelligence comptent moins que la « mémoire inconsciente » du psychanalyste

d) Lettre à Fliess (15 mars 1898) : « Je dors pendant les analyses l’après-midi ». Helen Deutsch, future analyste, confesse que Freud s’est endormi deux fois.

e) La fonction de l’orgasme : « Parmi les analystes circulaient des ’blagues’ à ce sujet : par exemple, celle de l’analyste qui, au cours d’une séance, se réveille d’un profond sommeil et trouve le divan vide. Ces blagues n’arrangeaient rien. Pas plus d’ailleurs que la théorie selon laquelle il était sans importance que l’analyste s’endormit, puisque son inconscient veillait avec soin sur le patient. Bref, la situation m’apparut déprimante et désespérée » (74).


6/. TROISIÈME GRIEF :
« LA PULSION DE MORT »

a) 23 ans, continue à participer aux réunions de la Société du mercredi. Habite dans la même rue que Freud, passe le voir.

b) Théorie du prélèvement : 1. Au nom de la radicalité révolutionnaire (l’inconscient) 2. Passe sous silence le conservatisme de Freud

c) L’expression « pulsion de mort » apparaît dans une lettre à Eitingon le 8 mars 1920.

d) Freud pratique la psychobiographie pour tout le monde. 1913, l’intérêt que présente la psychanalyse : « La psychanalyse peut déceler la motivation subjective et individuelle des doctrines philosophiques qui sont nées d’un travail logique prétendument impartial et montrer à la critique elle-même les points faibles du système » (XII.113).

e) Mais la refuse pour lui…

f) Pourtant : 1. Freud a vu partir 3 de ses fils au front en 14-18. 2. A appris que son gendre avait été blessé à la bataille de France 3. A appris la mort d’un neveu – le fils unique de sa soeur Rosa. 4. A rêvé la mort de Martin au front – sera en fait blessé sur le front russe 5. A assisté à la boucherie de la Première Guerre mondiale 6. A été quasi ruiné par elle 7. A assisté au départ de ses disciples au front craignant pour la pérennité de sa discipline 8. Assiste à l’effondrement de l’Empire austro-hongrois 9. A brûlé les notes de matériaux pour 7 essais de métapsychologie 10. A découvert que son fils Olivier souffrait de troubles neuronaux 11. A perdu sa fille aimée de la grippe espagnole en 1920, elle laisse un mari et 2 enfants, en attendait un 3ème 12. Il espère le Nobel qui ne vient pas… 13. Il vieillit.

g) Aux remarques de l’influence de sa biographie sur l’oeuvre, notamment la mort de sa fille, Freud somme ses amis de prouver qu’ils ont lu Au-delà du principe de plaisir avant la mort de sa fille…

h) Or, la correspondance témoigne :  1. Commence ce texte mi mars 1919, preuve : une lettre à Ferenczi datée du 17 mars 1919  2. Rédige un brouillon en 2 mois présenté comme un achèvement, preuve : lettre à Ferenczi datée du 12 mai 1919  3. Sa fille meurt en janvier 1920  4. Reprend son manuscrit fin mai 1920 · Preuve (1) : le montre à Eitingon le 16 juin 1920 · Preuve (2) : lui annonce (4 juillet 1920) que le texte sera fini dans le mois · ce qui sera le cas le 20.  · Soit : six mois après la mort de sa fille…



7./ THEORIE DE LA PULSION DE MORT :

a) Au-delà du principe de plaisir, hypothèse d’une pulsion de mort biologique, naturelle  « Le but de toute vie est la mort et, en remontant en arrière, le sans-vie était là antérieurement au vivant » (XV.310). Ce que veut la vie, c’est la mort, la restitution de l’état d’avant la vie, qui était le néant

b) Freud s’appuie sur la biologie, renvoie aux infusoires, aux paramécies, au plasma germinal, aux animalcules. Avoue prendre des distances avec l’observation au profit du performatif théorétique : « Nous sommes habitués à penser ainsi, fortifiés en cela par nos poètes » (XV.316).

c) Ce concept permet d’expliquer : · Sadisme, masochisme, agressivité · Méchanceté, brutalité · Guerres, crimes, meurtres

d) Mais aussi : · Qu’une analyse n’aboutisse pas  · Le mutisme d’un patient · L’incapacité à se souvenir d’un rêve  · L’impossibilité de trouver une association libre  · Le durcissement de la résistance  · L’empêchement de la guérison

 

CONCLUSION : UNE ONTOLOGIE NOIRE

a) « Le principe de plaisir semble être tout simplement au service des pulsions de mort » (XV.337).

b) Freud inscrit sa vision du monde dans un déterminisme radical. Interdit l’optimisme, la possibilité de changer quoi que ce soit au monde

c) Si la biologie fait la loi, si la nature réduit au néant tout ce qui vit, alors l’apocalypse est certaine

d) Le freudo-marxisme en général, Reich en particulier, s’opposent à cette ontologie noire…

 

BIBLIOGRAPHIE :

  •   Freud, La technique psychanalytique, puf
  •   Freud, Au-delà du principe de plaisir, in Essais de psychanalyse, Payot
  •   Reich, Premiers écrits, tome 1 et tome 2, Payot
  •   Reich, La superposition cosmique, Payot
  •   Olivier Douville, Chronologie de la psychanalyse (1856-1939), Dunod
  •   Manfred Pohlen, En analyse avec Freud, Tallandier

                                                                                                                                                          Constance
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3 août 2011 3 03 /08 /août /2011 11:40

 

Du 25 juillet au 26 août 2011, France Culture diffuse les conférences de Michel Onfray données en 2010-2011 dans le cadre de l’UP de Caen :

Contre-histoire de la philosophie - 9e année - Le freudisme hérétique : Otto Gross, Wilhelm Reich et Erich Fromm   

                                                 

 

8/ LE PROGRAMME EXISTENTIEL DE WILHELM REICH - 03.08.2011

 

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   "A travers l’analyse de l’ouvrage autobiographique « Passion de jeunesse » du psychanalyste Wilhelm Reich, Michel Onfray revisite l’existentialisme selon l’un des plus fervents militants de l’émancipation sexuelle du début du XXème siècle."

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SYNOPSIS : WReich

 

1./ AUTOBIOGRAPHIE ET FORMATION D'UNE PSYCHÉ

  

a) Clés dans Passions de jeunesse. Une autobiographie, 1897-1922

b) Psychanalyste & philosophe, méditatif & actif, militant & chercheur

c) Thématiques : Quid de l’énigme de la libido ? Sa nature biologique, sa fonction sociale, ses usages libertaires, ses mésusages totalitaires, ses potentialités thérapeutiques, ses virtualités révolutionnaires

 

2./ COHÉRENCE D’UNE PENSÉE BERGSONIENNE

 

a) Des périodes : 1. Jeunesse et inconscient viennois : souscription aux idéaux freudiens 2. Maturité et freudo-marxisme : économie sexuelle biologique et politique 3. Moment américain : énergie d’orgone à capturer de la dernière période

b) … mais une ligne fixe : Qu’est-ce que cet élan vital découvert chez Bergson ? Dont il lit Essai sur les données immédiates de la conscience, et L’évolution créatrice, puis Matière et mémoire.

c) Son bergsonisme, souscrit à ces thèses de Bergson : récuse le matérialisme mécaniciste et le finalisme,  rôle du temps et de la durée dans la vie mentale, conception de l’unité du Moi

d) L’organisme n’est pas une machine, une mécanique

e) Reich n’a pas de formation philosophique – mais médicale, mais il ressent que le penseur de l’élan vital, de l’intuition, peut l’aider dans sa voie.

f) Dans la diversité du trajet, cette constance : Quid de cette substance architectonique du monde ? Et de l’être de l’homme à celui du cosmos ?

g) « Fou bergsonien » selon son entourage : 1. D’accord avec le Bergson qui affirme l’existence d’un principe d’une force régissant la vie 2. Pas d’accord devant le caractère théorétique de cette affirmation, il aspire au devenir tangible de cette force, à la décrire, à la manier dans la pratique. 3. Il est un bergsonien de terrain.

 

3./ L’ENFANCE D’UN SEXE

 

A) Les parents : sous le signe nocturne

a) Naît le 24 mars 1897 à Dobrzcynica, alors en Autriche-Hongrie, aujourd’hui Ukraine

b) Père directeur d’un grand domaine agricole dirigé d’une main de fer. 1. Sur le mode hiérarchique et patriarcal, violent, il frappe ses enfants et sa femme mais aussi ses employés devant le personnel. 2. Figure importante dans la critique du « petit homme » : caractère tyrannique, violent, agressif, atrabilaire, autoritaire avec laquelle on grossit le rang des totalitarismes…

c) Une soeur 1 an après sa naissance : elle meurt rapidement. Naissance d’un frère

d) Mère au foyer : elle dirige la maisonnée, personnel et domestiques en nombre. Le père s’occupe des journaliers, des domestiques, des valets, des paysans des villages environnants. « La structure de l’exploitation était de type absolument hiérarchique et patriarcal ».

B) La sexualité : sous le signe solaire

a) Sexualité visible dans la ferme : chiens, chevaux. Bonne et cocher : à 4 ans ½ il assiste à ces ébats et y prend plaisir. Premières sensations érotiques à cette occasion

b) Sollicite sa nourrice qui le laisse faire, grimpe sur elle, touche son sexe, se souvient de premières érections. Réveillé, son petit frère raconte tout. Le père sépare l’enfant de sa nourrice et interdit le lit commun

c) Quelques années plus tard, conversation de sa mère et d’une amie. La mère demande si son fils pourrait lui « servir » avant la puberté… Le père plaisante la jeune fille sur ses allusions sexuelles mais en présence de son épouse

d) Reich épie un ouvrier agricole demeuré, nu dans la campagne qui se masturbe. Travailleurs nus dans la rivière

e) Vitalité sexuelle simple qui émeut l’enfant

f) Onaniste

g) Masturbe une jument avec le manche d’un fouet. Écarte les jambes, urine puissamment. Avoue un premier orgasme sans éjaculation, réitère l’action pendant deux mois. Note les différences de réaction, indifférence, indolence de la vieille jument, ou ruades impressionnantes de la plus jeune. Conclut à la subjectivité sexuelle

h) Orgasme sans éjaculation & subjectivité sexuelle : deux expériences fondatrices pour l’auteur de La fonction de l’orgasme.

 

4./ L’EXPÉRIENCE DE LA TRAHISON

 

A) Un programme existentiel :

a) De 10 à 18 ans : un chapitre intitulé « La catastrophe »

b) Expérience fondatrice pour ce penseur qui passe sa vie : à déculpabiliser le sexe, à traquer et dénoncer la construction névrotique de la misère sexuelle

c) S’il aspire à promouvoir et accompagner : la lutte sexuelle des jeunes, à souhaiter avec ardeur la révolution sexuelle, à s’interroger sur la fonction de l’orgasme, à analyser l’irruption de la morale sexuelle, à critiquer le patriarcat psychologie de masse du fascisme, à préconiser l’analyse caractérielle. C’est pour réaliser un programme existentiel…  

B) Les faits :

a) Son père demande : ville à l’école ou campagne avec précepteur pour ses études ? Choisit de rester près de sa mère qui veut garder son fils près d’elle.

b) Le père engage un étudiant en droit comme précepteur, excellent pédagogue. Découvre la poésie allemande, la botanique avec les herborisations, le latin et la civilisation antique.

c) Pour ses boîtes à papillon, va voir le charron qui a une jolie fille. Promet du tabac à l’artisan. Accède au bureau de son père, vole du tabac, découvre un album de nus et un Conseiller du mariage avec planches anatomiques. Lecture de cet ouvrage de 150 pages avec une continuelle érection…

d) Le père découvre qu’on a fouillé son bureau. Demande à son fils de se dénoncer. Refus - habitué aux coups, il nie. La mère entre dans la pièce avec une machine à rouler les cigarettes trouvée dans la poche de veste de l’enfant

e) Subit les coups mais parle de la « trahison » de sa mère. Des années plus tard, « Elle m’avait livré à mon père ! Je ne pouvais pas m’en consoler et ne le lui pardonnerai d’ailleurs jamais »

f) Plus tard, vers 11 ans ½, première relation sexuelle avec la cuisinière. Accueille l’éjaculation comme un accident… Relations sexuelles avec elle tous les après-midi pendant des années. Ses parents font alors la sieste

g) Contrairement à Freud, Reich apprend la sexualité dans la vie, pas dans les livres…

 

5./ LA SCÈNE GÉNÉALOGIQUE :

 

a) Sa mère a 33 ans, mariée depuis l’âge de 19 ans avec cet homme jaloux, colérique, violent, agressif, chasseur

b) Elle rejoint un nouveau précepteur dans sa chambre pendant la sieste du mari… Pendant 3 mois, Reich se lève pour assister aux étreintes furtives de sa mère

c) Un jour d’absence du mari, elle a un véritable rapport sexuel. Reich envisage de tout rapporter au père, se ravise, avoue avoir du plaisir à regarder, Reich avoisine les 12 ans.

d) Voyage du mari pendant 3 semaines, assiste chaque jour à la scène

e) En 1919, dix ans plus tard (22ans), le futur auteur de La révolution sexuelle écrit :  « Ignoble souvenir », « boue », « souillures », « saletés », « horribles bruits », « ordures » et de « nuit catastrophique »

f) Envisage d’entrer dans la chambre. Peur qu’on le tue, renonce. Épie la nuit, dit en jouir aussi. Une envie, revendiquer le droit de copuler avec sa mère, mais commente entre parenthèse : « pouah » Envahi par « un profond sentiment de malheur et d’abandon ». Se console avec sa cuisinière…

g) La grand-mère de Reich couvre les agissements de sa fille

h) Le précepteur quitte la maison pour les vacances. Le père n’a rien vu… Reich n’a pas parlé. Le père propose de reprendre le précepteur à la rentrée, la mère refuse avec véhémence… Reich prend cette dénégation pour un « repentir » + bons sentiments

i) Un nouveau précepteur le remplace. Se fait sans cesse rabrouer par la mère

j) Le père surprend alors une situation équivoque entre le précepteur et la mère.

 

6./ LA TRAHISON POUR RÉPONDRE À LA TRAHISON

 

a) Le père frappe la mère, l’insulte, la menace, etc. Il exige des aveux ; elle nie tout.

b) Le père surgit dans la pièce et questionne les enfants. Reich raconte tout… A cet instant, la mère avale du poison (Lysol, détergent pour toilettes). Le père la fait vomir ; blessée, elle survit.

c) Tiraillé entre jalousie et compassion, ressentiment et pitié. Conduit le précepteur au chevet de sa femme pour présenter des excuses en présence des enfants

d) Précepteur révoqué

e) Reich envoyé en ville. Pension de famille pendant 4 ans. Existence agréable

f) Le père découvre la complicité de sa belle-mère. Elle avait acheté des préservatifs dans une pharmacie. La mère de Reich lui avait aussi parlé de divorce et de remariage avec le précepteur.

g) Le père entre en délire : veut soit tuer le précepteur soit le contraindre à épouser sa femme

h) Une fois prétend comprendre cette histoire, une autre, recommence les coups

i) Le père invente des amants à sa femme. Prend les enfants à témoin, leur demande de l’aide. Bien que régulièrement frappée, la mère supplie son mari de la garder. Menace de se pendre s’il la quitte…

j) Elle refait une tentative de suicide. Le père se calme un temps, puis recommence…

k) 3è tentative. Sur son lit d’agonisante, demande ses fils. Le père pleure, demande pardon. Elle effectue le décompte des heures qui lui restent. Meurt après deux jours d’agonie. Reich a 15 ans

l) Dépression du père

 

7./ LA MORT DU PÈRE

 

a) Poursuit ses études. Fréquente les bordels. Se masturbe compulsivement. Dégoût de vivre

b) Les affaires du père périclitent puis sombrent

c) Le père souscrit une assurance pour ses deux fils. S’expose au froid en entrant dans l’eau d’un lac pour pêcher, prend froid. Tuberculose. Le fils le conduit au sanatorium et revient vers Vienne. Le père meurt pendant son trajet de retour. Il a 17 ans

 

CONCLUSION : L’OEUVRE POUR « COMPENSER UN MÉFAIT »

 

a) Note ajoutée à son texte en 1944 : « Comme mon jugement de 1919 était faux ! La situation est maintenant claire pour moi, ce que fit ma mère était parfaitement juste. Ma dénonciation, qui lui coûta la vie, était une revanche : elle m’avait dénoncé à mon père lorsque j’avais volé le tabac pour le charron, c’était à mon tour de la dénoncer ! Quelle tragédie ! J’aimerais que ma mère soit aujourd’hui en vie afin de réparer le crime que j’ai commis il y a trente-cinq ans. J’ai placé en évidence un portrait de cette noble femme pour pouvoir la regarder sans arrêt. Quelle noble créature, cette femme… ma mère ! Puisse l’oeuvre de ma vie compenser mon méfait. Vue la brutalité de mon père, elle avait parfaitement raison ».

b) L’oeuvre comme compensation de ce méfait :

1. Guerre au patriarcat    2. La sexualité non épanouie, « l’impuissance orgastique », cause de névrose   3. Appel à l’abolition de la famille classique   4. Destruction de l’association : Mariage, couple, fidélité, monogamie, procréation.   5. Pour l’amour libre : Sexualités épanouies loin de contraintes matérielles qui les mutilent   6. Dissocier sexualité & procréation   7. Déculpabiliser l’acte sexuel : En faire un chose naturelle et simple   8. Justifier les relations extra-conjugales   9. Prévenir les naissances   10. Éducation sexuelle généralisée   11. Faciliter l’avortement   12. Distribuer des préservatifs   13. Simplifier le divorce   14. Égalité totale entre hommes & femmes   15. Pédagogie anti-autoritaire et libertaire   16. Contre l’hypocrisie bourgeoise et son double langage   17. Abolition de toute morale ascétique.

 

BIBLIOGRAPHIE :

  • Reich, Passion de jeunesse, L'arche
  • Deleuze, Le bergsonisme, puf
  • Bergson, Oeuvres, puf
  • Gérard Guasch, Wilhelm Reich. Biographie d'une passion, Sully

Constance   

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  • Le blog de 4 amis réunis autour de la philosophie de Michel Onfray qui discutaient de la philosophie, littérature, art, politique, sexe, gastronomie et de la vie. Le blog a élargi son profil depuis avril 2012, et il est administré par Ewa et Marc
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