La musique en liberté dans l’espace-temps festif et improbable, sa spontanéité et joyeuse anarchie, sa belle imperfection non commerciale et non compétitive… J’aime beaucoup ça.
Cette année, mon choix s’est porté en premier lieu sur la petite chanson populaire qui, avec une guitare à la main, s’assoit timidement sur l’escalier à l’ombre de vieux murs toulousains rêvant de refaire un tour du côté de chez Swann; ensuite, sur le bateau-mouche parisien rempli de reggae et de manque de regrets (comment est-ce possible?) et qui regagne la mer des Caraïbes en descendant la Seine…
Puis, en avant-goût de la fête, vous avez de la grande musique classique qui s’évade des salles de concert et s’invite sur le terrain vague de la banlieue française et dans les jardins botaniques du pays de Galles pour célébrer la nature et accueillir l’arrivée de l’été.
Bonne fête de la musique pour mes semblables et bonne planque pour les autres! ;~)
Axel Sinclair
Reprise de la chanson de Dave « Du côté de chez Swann » (1975 - 2013)
Danakil
Reprise de la chanson d’Edith Piaf « Non, je ne regrette rien » (1956 - 2010)
« Singulier héraclitéisme proustien se passe d’une mobilité objective pour admirer le changement.
Car il faut une fleuve à Héraclite pour constater que c’est toujours "une autre eau qui vient à vous; elle se dissipe et s’amasse de nouveau; elle recherche et abandonne, elle s’approche et s’éloigne". Alors qu’il suffit d’une étendue apparemment immobile [de la mer] à Proust pour découvrir que l’immobilité des choses autour de nous ne leur est imposée que « par l’immobilité de notre pensée en face d’elles ».
Tout coule dans la Recherche, rien n’y garde une forme arrêtée […] La transformation du temps fluvial (c’est-à-dire du temps perdu) en temps océanique (c’est-à-dire le temps retrouvé) est aussi la raison pour laquelle, à la constante mélancolie d’Héraclite, Proust substitue une béatitude intermittente. »
J-P. et R. Enthoven, Dictionnaire amoureux de Marcel Proust, Plon/Grasset 2013, p.298-299
Orchestre Impromptu
La 6e Symphonie dite Pastorale de Ludwig van Beethoven jouée en plein air à Ivry (1808 - 2012)
Julia Fischer
Les Quatre Saisons (L’Été) d’Antonio Vivaldi - concert au Royaume-Uni dans The National Botanic Garden of Wales (1725 - 2010)
« On a dit avec raison que le but de la musique, c'était l'émotion. Aucun autre art ne réveillera d'une manière aussi sublime le sentiment humain dans les entrailles de l'homme; aucun autre art ne peindra aux yeux de l'âme, et les splendeurs de la nature, et les délices de la contemplation, et le caractère des peuples, et le tumulte de leurs passions, et les langueurs de leurs souffrances. Le regret, l'espoir, la terreur, le recueillement, la consternation, l'enthousiasme, la foi, le doute, la gloire, le calme, tout cela et plus encore, la musique nous le donne et nous le reprend, au gré de son génie et selon toute la portée du nôtre. Elle crée même l'aspect des choses, et, sans tomber dans les puérilités des effets de sonorité, ni dans l'étroite imitation des bruits réels, elle nous fait voir, à travers un voile vaporeux qui les agrandit et les divinise, les objets extérieurs où elle transporte notre imagination. »
George Sand, Consuelo, Éd. Phébus, 1999
A consulter également d'autres propositions musicales du banquet :