Le 30 décembre 2013 Michel Onfray était l’invité de Bertrand Henne
dans Matin Première, l’émission de la radio belge (RTBF).
Il livre ses réflexions sur quelques événements de l’année qui vient de passer.
Pour réécouter l’émission, cliquez sur la photo.
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(0:50 - 1:30)
Reprise des négociations concernant le nucléaire iranien - l’information jugée la plus importante en 2013.
L'idée qu'on aille vers une négociation, vers quelque-chose de plus intelligent avec levée de sanction, diplomatie, ça me parait être une chose importante parce que justement l'équilibre se joue de ce côté-là de la planète, de côté d’Israël et du Proche et Moyen-Orient.
(1:30 - 4:50)
Interventions militaires néocoloniales françaises au nom des droits de l’homme
Je pense qu'on ne peut pas dire d'un côté qu'on est la patrie des droits de l'homme, de l'invention de la république moderne, de la revolution française; et puis de l'autre côté se comporter comme les Américains par exemple, c'est-à-dire installer des armées, utiliser du matériel militaire, trouver de l'argent pour la guerre... Mais il n'y a pas d'argent pour augmenter le SMIC.
Pourquoi le Mali ? On n'y est pas pour les droits de l'homme, on y est pour le sous-sol ! On y est dans la vieille logique coloniale qu'on a envie d'habiller avec les habits des droits de l'homme.
(4:50 - 8:05)
Islam - incompatible avec la République ? Critique et évolution des religions.
Je peux m'arranger avec les musulmans qui sont capables de laisser de côté les trois quarts du Coran qui sont des sourates dangereuses : misogynes, homophobes, antisémites, qui invitent à la violence, à la décapitation, à l’égorgement... Mais alors pourquoi ne pas supprimer tout le reste ? (...) A partir de quand on fait son marché dans le Coran?
Toutes les civilisations sont vivantes, elles ont une date de naissance, de pleine puissance, et puis un moment de décadence, et après elles disparaissent. Les religions égyptiennes à l’époque des pyramides, plus personne n’y croit, plus personne n’y sacrifie, alors qu'à l’époque tout le monde y sacrifiait. Il en ira de l'islam comme d'autres religions : elle disparaîtra, cette religion, comme le christianisme va disparaître...
Quand la religion est forte - je songe au christianisme - on a l’inquisition, les croisades, les bûchers, une extrême violence, l’impérialisme, les massacres des peuples… Quand la civilisation chrétienne devient moins forte et puissante, elle commence à faire l'éloge de la tolérance parce qu'elle n'a plus le choix, elle n'a plus les moyens d'être violente, donc elle devient non-violente. Et puis le christianisme se dilue dans une espèce de spiritualité un peu vague, et il arrivera exactement la même-chose avec le Coran, mais pour l’instant, l’islam est une religion en pleine forme, en belle santé.
(8:05 - 12: 07)
Situation politique en France : la gauche néo-libérale, les mutations du FN…
Il y a une date importante en France, c'est 1983. C'est le moment où Mitterrand renonce à être de gauche : on passe à la rigueur, au tournant libéral, on nous présente Bernard Tapie comme un héros, Mitterrand vend une chaîne à certain Berlusconi, Séguéla s'installe au devant de la scène et la politique s'efface au profit de la communication... Donc, il y a une espèce d'effondrement de l'espoir. (...) Et depuis ça n'a cessé: quand la gauche est au pouvoir, elle est dans le renoncement et dans la gestion du libéralisme ; et je pense que ce qui précipite les choses, c'est l'arrivée d'un François Hollande qui serait finalement un excellent premier-ministre, mais qui est un très mauvais président de la République.
On fait la même politique depuis 1983, c’est la politique libérale, et cette sortie d’impasse est envisageable pour les gens avec Marine Le Pen.
Bientôt, avec les municipales, les gens vont avoir un choix crucial : ou je m’allie avec le diable et je passe, ou je ne m’allie pas et j‘entre en opposition. Les gens qui font la politique politicienne, il n’y a qu’une chose qui les intéresse : c’est pas le bien public, c’est d'avoir le pouvoir, de jouir de pouvoir, d’exercer le pouvoir.
Dans une logique de deuxième tour des élections présidentielles, Marine Le Pen pourrait se retrouver face à un autre candidat, de gauche par exemple, et on verrait un peu comment les choses se passent. Je ne suis pas sûr qu'elle deviendrait présidente de la République parce qu'il y a quand même le discours qu'elle tient, les militants derrière et le passé du Front National (...), mais elle a décidé de conduire ce parti-là à une respectabilité de parti de gouvernement et pour l'instant elle fait plutôt un sans-faute...