Le teaser du prochain (incertain) film documentaire de Sophie Robert, « La psychanalyse dévoilée », sur la théorie sexuelle freudienne et lacanienne, est présent actuellement uniquement sur la chaîne Nemesis TV (durée : 9,33 min.)
Il me semble important de le regarder et d’en parler autour de soi avant qu’il ne soit éventuellement censuré et ne disparaisse énigmatiquement sans laisser de traces. C’est appréciable de connaître davantage les idées, les valeurs, les méthodes de travail, la vision de la sexualité, du féminin et du masculin de ceux qui « soignent » les personnes fragiles psychologiquement, les malades mentaux, les enfants autistes en France. C’est tout simplement édifiant de voir à quel point "l’idéologie a supplanté la raison".
Mise à jour : le 28.09.2015
1) D’abord, on définit la sexualité « freudienne ». Ce n’est pas de la même manière que les religions monothéistes la définissent depuis des millénaires?
(01:20) « Pour Freud, les pulsions sexuelles sont de l’ordre du cannibalisme, de l’inceste, du meurtre. A l’horizon de la jouissance humaine, de ce qui fait jouir l’être humain depuis la naissance, il y a une tare qui est fondamentalement nocive et qui cherche à se satisfaire. Un bon refoulement c’est nécessaire. »
Si vous avez ignoré tout ça, et si jusqu’à maintenant vous avez entretenu les relations plutôt amicales avec vos pulsions sexuelles, désormais vous le savez et pouvez commencer à en être dégoûté, à tout refouler, ou au mieux, à sublimer et ne plus jamais faire l’amour.
F. Goya, Saturne dévorant un de ses enfants, 1823, musée du Prado
2) Après, on apprend qu’une jolie femme indépendante financièrement est atteinte d’une phallicité lourde. Faut-il qu’elle se soigne? Le divan l’attend...
(01:45) « Les femmes qui n’arrivent pas à trouver un conjoint stable sont phalliquement lourdes. La première lourdeur d’une femme c’est d’être complètement autonome financièrement, de n’avoir besoin en rien d’un homme.
Gagner de l’argent et mener une carrière c’est être phallique? C’est même la définition de la phallicité. Plus la femme sera soumise, plus l’homme sera fort et viril. La femme indépendante devient une femme à la phallicité lourde, pesante. Si elle est belle, c’est pire, parce que la beauté c’est phallique aussi. «
Femme portant un phallus, dessin sur le vase attique du Ve siècle avant notre ère
3) Et puis, on constate avec stupeur que la femme… n’existe pas malgré sa lourdeur. La féminité ce n’est que du faux semblant pour masquer le trou, le vide, le néant.
(02:40) « Le féminin n’a pas de l’inscription dans l’inconscient. L‘inconscient c‘est plutôt une machine qui tourne autour du phallus. […]
Quand l’enfant découvre le sexe de sa mère, il voit un trou. Le sexe féminin n’a pas le signifiant. Comme vous désignez les lèvres, les vagins, ce n’est pas le sexe. Le sexe féminin c’est un trou, c’est un vide, c’et le seul organe qui n’a pas de signifiant propre, c’est le pot qui entoure un vide. […]
Le corps de la femme est phallique. La jouissance féminine reste tout au long de la vie à titre de déclencheur - clitoridienne, c’est-à-dire phallique.
La mascarade féminine c’est l’usage du semblant, les talons…, les semblants de la féminité. Parce que la féminité c’est du faux? La féminité ce n’est que du semblant. Les atouts féminins c’est pour masquer une absence, ce qui n’existe pas, pour masquer la femme qui n’existe pas.
Les filles sont d’abord des garçons. Il n’y a pas d’essence du féminin. […]
Une femme peut désirer simplement un homme avec son sexe de femme? Oui, quand elle fait l’homme.
S’il n’y a pas du féminin dans l’inconscient, est-ce que la femme existe? Et non, justement, c’est pour ça qu’elle n’existe pas. Les femmes existent, mais pas la femme, sauf dans la psychose.
Ce n’est pas paradoxal pour une femme d’essayer d’aller mieux tout en ayant à admettre qu’elle n’existe pas? La femme n’existe pas au sens de l’universel. Mais il y a un universel de l’homme? Oui. »
4) Mais en fait, la vraie femme existe quand même, sauf que c’est un monstre qui agit hors la loi (phallique bien évidement) et conduit aux pires catastrophes.
(06:15) « Il y a des cas où la femme existe? Surtout dans les excès. Parce que la vraie femme, comme Lacan en parle, c’est Médée qui tue ses enfants.
En quoi ces comportements sont des témoignages d’une vraie femme, de quelque chose authentiquement féminin? La trahison déclenche la rupture avec le lien phallique, avec l’ordre phallique et produit un déchaînement sans limites, les femmes passent hors la loi phallique et ça conduit au pire. Donc la vraie femme, ce n’est pas recommandable. » Eugène Delacroix, Médée, 1838, Louvre
5) Enfin, on atteint l’apogée du délire et on nous informe que nous sommes tous pédophiles (refoulés bien évidemment) et que les pédophiles sont adorables (seulement les hommes, ça va de soi) car ils aiment les enfants et veulent que les enfants aient le droit à la jouissance.
(07:28) « Le pédophile va essayer de démontrer que la différence sexuelle, le manque n’existent pas. Et c’est ainsi qu’il va tomber amoureux. Je sais que c’est choquant d’entendre que le pédophile c’est aussi quelqu’un qui puisse être amoureux d’un enfant.
Pourquoi Lacan a dit que seule la perversion permet le rapport sexuel? La perversion, c’est écrit en deux mots : père - version. C’est une version fantasmatique de la jouissance du père.
Le pédophile veut être un bon père qui non seulement aime l’enfant et qui fait preuve d’amour avec l’enfant, mais qui veut aussi que l’enfant puisse jouir, il veut reconnaître le droit à la jouissance d’un enfant. [...] C’est par rapport à notre pédophilie que nous avons tous, mais nous l’avons refoulée... On ne peut pas être bon éducateur sans être quelque part…, sans avoir l’amour pour les enfants. On a tous des fantasmes et des rêves quelque part pervers. »