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5 mars 2014 3 05 /03 /mars /2014 12:02

 

 

femen mariage gay2

Il y a un mois, lors de l’émission Les grandes gueules sur RMC, Michel Onfray a dit : « Moi, je suis féministe, mais je suis opposé à la théorie du genre » (9:40). Opposé comment,  jusqu’à quel point et pourquoi?  La réponse se trouve dans sa dernière chronique mensuelle N° 106 - mars 2014 intitulée Mauvais genre.

Opposé comment? Simplement, comme on est contre le Mal et pour le Bien.

Jusqu’à quel point? Totalement. Sans demi-mesure, sans nuance et sans l’argument digne d‘intellectuel, toute la complexité et la multiplicité des études sur le genre ont été balayées d’un revers de main dans la confusion parfaite.

Pourquoi? Parce que Michel Onfray « a découvert avec stupéfaction » que le psychologue John Money, prétendu promoteur de la théorie du genre et sa soi-disant caution scientifique, avait procédé à des interventions chirurgicales catastrophiques, menti et inventé le cas clinique de « guérison » qui confirmait sa théorie, comme le fit en son temps et à plus grande échelle Sigmund Freud.

Donc, le projet éducatif du gouvernement, et tout particulièrement Najat Vallaud-Belkacem s’inspireraient directement des expériences charlatanesques du bon docteur Money, le pire ennemi des études sur le genre, critiqué déjà très fortement par les féministes dans les années 70? C’est consternant... 

Dans sa chronique, le philosophe nous raconte cette histoire tragique, alors que les liens vers Wikipédia 1 ou 2, l’article dans Le Point, Le Figaro ou vers le documentaire de la BBC auraient suffi, et Michel Onfray aurait eu, quant à lui, plus de temps et d’espace pour présenter l’analyse du sujet si complexe et sensible du point de vue philosophique, sous l’éclairage nouveau, pour ne pas se contenter du traitement strictement anecdotique et journalistique. C’est ce qu’on est en droit d’attendre de la part du « philosophe «, enfin, je crois.

Cela me rend un peu triste de voir que l’intellectuel de gauche, athée, féministe (sic) prête main forte à toutes sortes de « réacs », vieux et nouveaux, chiens et chiennes de garde du patriarcat. Quelle aubaine pour eux! Et quelle perte pour ceux qui voient dans les études sur le genre, sans en être des fanas, un outil de l’analyse et de la déconstruction des rôles socialement et culturellement construits, hiérarchisés et attribués en fonction du sexe biologique et presque toujours au détriment des femmes, la possibilité de l’égalité réelle, tangible entre les hommes et les femmes dans leurs différences, et enfin une chance pour certaines personnes (très minoritaires) de vivre leur ambiguïté sexuelle comme bon leur semble, sans qu’on leur impose de rentrer dans les normes à la façon Money, à coups de scalpel. 

Critiquer les théories, les travaux et touts sortes d’approches méthodologiques qui entrent dans le spectre très large des études sur le genre - oui, mais pas avec des arguments à deux balles, des délires et des ragots.  C’est vraiment du mauvais genre…


[Voir également : la réponse à la chronique de Michel Onfray]

 


 

MAUVAIS GENRE


john-money

Je découvre avec stupéfaction les racines très concrètes de la fumeuse théorie du genre popularisée dans les années 90 aux Etats-Unis par la philosophe Judith Butler qui ne cache pas l’inscription de sa pensée dans la lignée déconstructiviste de Foucault, Deleuze-Guattari et Derrida.

 

En 1966, les époux Reimer consultent le docteur John Money (1921-2006), sexologue et psychologue néo-zélandais spécialiste de l’hermaphrodisme à l’université américaine Johns Hopkins. Cet homme affirme depuis 1955 que l’identité sexuelle biologique du mâle ou de la femelle ne suffit pas à constituer le genre sexuel du garçon ou de la fille – la thèse cardinale de la Théorie du Genre. Le problème des Reimer ? La circoncision de David pour des  raisons médicales, un phimosis, l’un de leurs jumeaux, a raté : la                       John Money (1921 - 2006)               cautérisation électrique a brûlé le pénis, la verge est calcinée.

 

reimers jumaux

Le Docteur Money saisit l’occasion pour prouver expérimentalement la validité de ses hypothèses théoriques. Il invite les parents à éduquer David comme une fille. David devient Brenda. Il subit un traitement hormonal. Quatorze mois plus tard, on lui retire les testicules. Elle est habillée en fille, traitée comme telle. A six ans, il semble devenu une fille. John Money publie des articles et des livres pour défendre la théorie du genre avec ce qui est devenu dans la littérature spécialisée « le cas John / Joan ». 

                                                                                                                                                                                                                       Brian et Bruce (alias Brenda/David) Reimer 

Or David/Brenda grandit douloureusement. Sa voix mue à l’adolescence ; il est attiré par les filles. Le médecin veut lui imposer une vaginoplastie ; il refuse. Money contraint les deux jumeaux à simuler des relations sexuelles pour stimuler le désir de David. A treize ans, David menace de se suicider si ses parents continuent à lui imposer les visites à Money. A quinze ans, le jeune homme arrête son traitement hormonal et se fait prescrire de la testostérone. Il subit une mastectomie et deux opérations de phalloplastie. Ses problèmes identitaires le détruisent. Il boit. Il suit un traitement médical pour schizophrénie.

 

Devant sa détresse ses parents lui révèlent enfin la vérité. Brenda redevient ce qu’il était : David. Il épouse une femme. Mais ne trouve ni la paix, ni la sérénité. Il se suicide en 2002 par une overdose de médicaments. Son frère Brian met fin lui aussi à ses jours en 2004. Silence de Money qui avait publié Homme & Femme, Garçon & Fille en 1972 en racontant l’histoire qui prouvait selon lui la validité de ses hypothèses. Précisons qu’il défendait par ailleurs la pédophilie et stigmatisait l’hétérosexualité comme une convention à déconstruire… [précisons que cette phrase a été copiée par le philosophe sur le site : Pour une école libre au Québec; voir la dernière phrase du billet du 18 février 2013  - E.]

 

 

md-jane-david.jpgEn 1997, Milton Diamond, professeur d’anatomie et de biologie reproductrice de l’université de Hawaï, découvre la falsification et la dénonce. Money réplique et dénonce… une conspiration de l’extrême-droite et des mouvements anti-féministes ! Ses partisans épousent son délire : les vrais souvenirs de David sont présentés comme relevant du « syndrome des faux souvenirs »… Autrement dit : le menteur dit vrai ; l’homme qui dit vrai, ment – mais ne le sait pas ! Effet de l’inconscient… Dénégation du         Milton Diamond, Jane ((épouse) et David Reimer          réel une fois de plus chez cet homme qui croyait plus juste ses délires que la réalité qui, si la raison ne l’avait pas déserté, lui prouvait pourtant la nature délirante de ses théories.

 

Judith Butler fait le tour du monde en défendant ces délires. La presse de la bienpensance française de gauche lui ouvre largement ses colonnes. De la même façon que le réel a montré les erreurs de Marx & de Lénine, de Freud & de Lacan, mais qu’il y a toujours des marxistes & des freudiens, le réel a montré en 2002 que la théorie du genre était une fiction dangereuse, mais quantité de gens souscrivent à cette nouvelle déraison – dont Najat Valaud-Belkacem. Un jour viendra où l’on fera le compte des ravages effectués par cette sidérante idéologie post-moderne. Quand ? Et après quels considérables dommages ?

Michel Onfray      

 

 


 

 


 

Réactions 

"Voilà un soutien intellectuel de plus sur lequel les nombreux disciples de la théorie du genre ne pourront pas compter. Et nul ne risque de venir traiter Michel Onfray de défenseur des religions."

  • f.desouche - Michel Onfray « Je découvre avec stupéfaction … » - 02.03.2014
  • Islamisme - Michel Onfray « Je découvre avec stupéfaction... » - 02.03.2014

"lire absolument la chronique complète mensuelle de Michel Onfray | N° 106 – Mars 2014 

Cet article Michel Onfray : «Je découvre avec stupéfaction les racines très concrètes de la fumeuse théorie du genre …» est apparu en premier sur Fdesouche.com."

  • Twitter - Benjamin, « Bon, j’ai écrit à Michel Onfray. Ca sert probablement à rien, mais ça détend. # djendeur »  - 02.03.2014
  • Résilience 2020 (site « revendique des valeurs humanistes et chrétiennes « ) - Le philosophe Michel Onfray parle du genre - 02.03.2014 
  • Fautpaspousser (Bioéthique, Euthanasie, droits de l’enfant, IVG, famille… soyons solidaires des plus fragiles) - Mauvais genre (chronique mensuelle de Michel Onfray) - 02.03.2014

"- Michel Onfray a décidé de prêter main forte à la Manif pour tous, le Printemps français, Béatrice Bourges, Christine Boutin, Farida Belghoul et autres assimilés de la droite extrême dans leur croisade contre la théorie du Djeundeur: Mauvais genre. 

Un philosophe traditionnellement ancré à gauche qui soutiens les réactionnaires, c'est vrai que ça fait mauvais genre."

- Dans un moment où les plus réacs récupèrent tout propos pouvant alimenter leur morale cul bénite, il faut être particulièrement vigilant à ne pas leur servir sur un plateau la confusion des genres entre l'identité sexuelle (disons dans sa vision simpliste) et l'injonction du rôle social qui lui est attribué depuis des lustres. Or cette distinction Onfray ne la fait pas dans son papier et c'est le problème. Ce que les curetons retiendront et exploiteront c'est l'idée qu'on impose à quelqu'un un statut et un rôle différent de sa "nature", réglant ainsi son compte à l'émancipation du rôle social imposé au genre. En fait Onfray ne devient pas "de droite" mais il devient très certainement con."

  • Morbleu! - Variations sur la redouctio ad hitlerum en mode philosophique mineur : une cacophonie sur le genre de Michel Onfray - 03.03.2014

- "De la politique égalitariste en matière de genre prônée par la Ministre, au suicide en masse de malheureux enfants que l’on aura forcé à ne pas être ce que la nature avait décidé qu’ils soient, il n’y a qu’un pas − qui est fait, la rhétorique ne doit pas nous abuser, non pas par Najat Valaud-Belkacem, mais par Michel Onfray. La rhétorique et l’argumentation de Michel Onfray est en tout point semblable à celle qui est déployée par la droite conservatrice actuellement."

- "Ce que montre, ou démontre le cas John Money, n’est pas que la destinée des individus est déterminée par la nature et leur être biologique : parce que Bruce était né homme, il aurait dû le rester, avec ou sans zizi. Ce qu’il montre, c’est bien au contraire en quoi cette destinée est déterminée par le social : une troupe composée de médecins et de parents s’arrogeant le droit de spécifier l’identité sexuelle et de genre d’un individu, au point de le tourmenter jusqu’au suicide. Le « bon sens » − puisque c’est à lui que l’on nous somme sans cesse de revenir − aurait davantage été de laisser le petit Bruce se construire lui-même en toute autonomie, sans lui imposer une quelconque identité que ce soit, de la même façon qu’il ne faudrait en imposer à personne, même pas à ceux ayant la chance de naître avec des organes reproducteurs jugés normaux par l’armada médicale."

"La prière porte toujours du fruit! En voilà encore d’autres preuves : D’abord, l’écrivain français Michel Onfray, pour qui nous prions chaque mercredi, a publié son billet mensuel sur son site Internet personnel. Surprise! [...] Comme c’est merveilleux! [...] Par ailleurs, plusieurs observateurs prédisent la dissolution prochaine du mouvement FEMEN en France, intention pour laquelle nous prions tous les samedis."

"Le texte d'Onfray est-il si récent que ça? Je le croyais moins à la ramasse que ça. Cette histoire a fait le tour du monde il y a un bon moment mais c'est du potin de caniveau. En parlant de cette histoire spectaculaire on passe à côté de la discussion."

"(John Money) le cadavre dans le placard que quelques oiseaux de mauvaise augure sortent pour impressionner les esprits faibles. Et ça marche : Michel est horrifié. Qui était John Money ? A la lecture de sa chronique, on sent bien que Michel n’en avait pas la moindre idée et qu’il a fait l’effort surhumain d’aller consulter Wikipédia, avant de reprendre des passages à peine remaniés de la page dédiée à Money. [...]

Si Michel avait fait son boulot de philosophe, il aurait compris que John Money n’était pas si différent du bon conservateur d’aujourd’hui qui va à un rassemblement de La Manif Pour Tous en brandissant des pancartes avec du bleu pour les garçons et du rose pour les filles. En effet, Money, tout en introduisant le concept de genre, a purement et simplement tenté d'imposer à un individu une identité sexuée et sexuelle arbitraire, ce qui est à l'exact opposé de la démarche d'émancipation propre au concept de genre tel que défendu par les féministes, les LGBT ou... le gouvernement socialiste."

"C’est en réaction aux « événements de mai 1968 », que quelques étudiants et jeunes professeurs ont décidé de fonder l’UNI. Ils avaient compris, avant les autres, que l’objectif des agitateurs de « 68 » n’était pas seulement de mener une « révolte étudiante » mais bien de discréditer, pour mettre à terre, les repères et les institutions (famille, école, nation, armée, ...) sur lesquels reposaient la société française. Il fallait donc une organisation capable de résister et de s’opposer sur le terrain à leurs méthodes et à leur dessein. Ce fut la mission que se fixa l’UNI."

"C’est donc, avec stupéfaction que je découvre la chronique de Mars 2014 de Michel Onfray, intitulé Mauvais Genre, et là, je lis le plus simple et le plus intelligent papier que j’ai lu sur la théorie du genre. [...]  Voici donc, une déduction par théorème, comme dirait l’autre, de l’absurdité et de la dangerosité de la Théorie du genre, et on l’a doit à Michel Onfray. Et moi qui pensait que tous les libertaires n’avait pas de pensées et était incapable d’analyse critique, je me trompais, et ça me permet de penser, de repenser, de reconsidérer, et c’est cela la philosophie, c’est cela Michel Onfray, ou l’honneur des libertaires.

La critique que le philosophe fait des pionniers du mouvement transgenre, identique à celle lancée fin 2013 par des sites ultra-catholiques, est cependant contestée. [...] Michel Onfray n'a pas souhaité préciser sa pensée.

 

 

  • vigi-gendre (stop au gendre à l’école) - Journée d’étude interdisciplinaire sur les femmes et le genre à la Sorbonne le 10 mars - 07.03.2014

"Dans sa chronique « Mauvais genre », Michel Onfray dénote avec le silence médiatique qui entoure le « gender ». Sa conclusion est la suivante : « Un jour viendra où l’on fera le compte des ravages effectués par cette sidérante idéologie post-moderne. Quand ? Et après quels considérables dommages ? » 

Si même Michel Onfray se met à devenir un « obscurantiste »…"

  • Les inrocks - Michel Onfray - le philosophe polémico-médiatique s’en prend au genre (sans avoir étudié la question) - Caroline Debray - 12.03.2014

"Michel Onfray n’y connaît rien. La preuve, il découvre une histoire – assez célèbre – qui circule depuis des mois sur les sites réactionnaires. En condamnant la “théorie du genre”, Onfray emprunte la rhétorique des détracteurs des gender studies. Mais, surtout, il n’a pas lu Judith Butler."

"Ce défenseur d’une vision du monde hédoniste et athée rejoint la pensée des intégristes religieux qui dénoncent un “totalitarisme d’Etat”. Drôle de contorsion pour un intellectuel qui se targue de combattre la bien-pensance et se retrouve aux côtés des tenants de l’ordre moral le plus crasse."

  • Le scrutateur (… d‘esprit chrétien et français) - Quand Michel Onfray va aux sources de la théorie du genre - 13.03.2014

"Michel Onfray dans une récente chronique nous rappelle les origines de la théorie à la mode dans les milieux « branchés »."

  • Libération - Onfray en pleine confusion de genre - Beatriz Preciado - 14.03.2014

"La lecture de cette chronique grotesque nous permet de tirer plusieurs conclusions sur le manque de rigueur dans la méthode du maître de Caen, mais aussi sur la confusion théorique qui traverse la France.

Son récit est truffé d’erreurs et de contresens. Plus grave si l’on songe à l’agressivité de ses propos contre Butler, il semble qu’il n’ait jamais lu la philosophe américaine. Mais si Onfray n’a pas lu Butler, où trouve-t-il ses arguments sur Reimer et sur la théorie du genre ? Le réseau d’Internet est une forêt digitale dans laquelle les mots sont des miettes électroniques permettant de retrouver la trace du lecteur enfui : et voilà que les approximations d’Onfray (se tromper sur le nom de naissance de Reimer, Bruce et non David, ou ignorer que Diamond a été le médecin de Reimer, etc.) nous conduisent à un article d’Émilie Lanez publié par Le Point, intitulé « L’expérience tragique du gourou de la "théorie du genre" ». Cet article est un exercice d’une insondable sottise et d’une grande malhonnêteté intellectuelle : il établit une relation erronée entre les théories de Money et celles de Butler, ce qui est inadmissible dans un contexte où l’instrumentalisation politicienne prime sur la rigueur dans l’usage des sources. Mieux encore, des passages entiers du texte d’Onfray sont repris d’un article de la page internet « Pour une école libre au Québec », site explicitement homophobe, dans lequel Onfray puise ses perles herméneutiques selon lesquelles Money « défendait la pédophilie et stigmatisait l’hétérosexualité comme une convention à déconstruire ». Il est étonnant que, pour s’exprimer sur le genre, Onfray choisisse de plagier des sites de catholiques intégristes. Ces bonnes sources de droite ne l’ont pas informé que l’histoire de Reimer est l’un des cas les plus commentés et critiqués par les études du genre et queer. S’il avait lu Butler, il saurait qu’elle consacre à l’analyse de l’histoire de Reimer un chapitre de son livre de 2004, Défaire le genre. Elle critique aussi bien l’usage normatif d’une théorie constructiviste du genre qui permet à Money de décider qu’un enfant sans pénis doit être éduqué comme une fille, que les théories naturalistes de la différence sexuelle défendues par Diamond, selon lesquelles l’anatomie et la génétique doivent définir le genre."

  • Yagg - La lettre ouverte à Michel Onfray - 16.03.2014

"Pour toi, la méchante théorie du genre est résumée dans l’expérience d’un savant fou nommé Money, qui pensait comme tout le monde avec lui à cette époque, qu’un enfant mâle qui avait perdu son pénis suite à un accident de circoncision ne serait jamais un homme, un vrai, et devait donc être mutilé encore plus, enlevons-lui les couilles, et élevé comme une fille. [...]

"Tu prétends, Michel Onfray, que Judith Butler est allé partout dans le monde prêcher la méchante théorie du genre. Sans doute voulait-elle couper les couilles de tous les garçons qui n’avaient plus de pénis, voire pire, de ceux qui en avaient encore un ! Tu as souffert en te mettant à la place de ce petit bonhomme, privé de sa virilité, rendu fou par l’inceste avec son frère et la confusion de son identité.

Sauf que Money n’a jamais réfléchi sur la question du genre. Il était essentialiste, profondément, pour lui sans pénis personne ne pouvait être un homme. Le contraire de Butler.{...]

Elle n’a jamais préconisé de mutilation physique sur qui que ce soit. Elle n’a jamais pensé que la forme du corps de quelqu’un faisait son genre. Elle n’a jamais parcouru le monde en disant qu’il fallait féminiser les petits garçons et viriliser les petites filles. [...]

Tu n’es pas un philosophe. Tu n’es même pas un prof de philo. Tu es un vieux réac rationaliste psychorigide persuadé d’avoir toujours raison, qui ne prend même pas la peine de lire le bouquin qu’il va critiquer."

"La chronique de Michel Onfray sur le genre a été suivi d'un silence assourdissant des médias : 15 jours et aucun article dans les médias qui "comptent"."

  • Politis.fr - Onfray sombre dans le mauvais genre - 20.03.2014

"Les tenants de la Manif pour tous et autres ultra-réacs du Printemps français ont dû bénir le ciel de ce soutien… inespéré. Sans manifestement avoir lu une ligne des rigoureux ouvrages de la philosophe de Berkeley, qui déconstruisent les vieilleries naturalistes figeant dans le marbre la différence sexuelle, Onfray aurait en fait repris le contenu de sites (notamment québécois) notoirement homophobes. Aurait-il laissé parler son « genre », celui de l’hétérosexiste de base ?"

  • paperblog - Caricature Michel Onfray - par Zebralefanzine - 22.03.2014

caricature-michel-onfray-contre-le-genre.jpeg

  • Le Nouvel Observateur - Michel Onfray répète les élucubrations que le réactionnaires brandissent contre Judith Butler et les études de genre - Rémi Rouge et Sylvia Duverger - 30.03.2014

"N'en déplaise à celui qui à fait de l'agression à tout va sa principale arme de médiatisation, nous nous dispenserons d'une critique ad hominem. En dépit de sa malhonnêteté intellectuelle, de ses procédés rhétoriques, la chronique d'Onfray mérite notre attention : elle nous donne l'exemple parfait d'une stratégie de décrédibilisation idéologique. [...]

En prétendant se placer du point de vue du réel, Onfray se confère toute légitimité, ce qui le dispense de tout argument. Il n’est en réalité que le porte-voix d’un réel idéologiquement saturé, déguisé avec les habits modernes de la neutralité. Il atteste, sans le savoir (à son réel défendant ?), de la justesse de l'analyse développée par Butler dans Contigent Foundations. Le réel d'Onfray n'est pas plus neutre que le sujet universel (genré et blanchisé) de Hegel. C'est un réel sans complexité, sans plis, où les souvenirs logent nécessairement à l’enseigne de la vérité, un réel pensé sous la bicatégorisation de genre homme/femme et conformément au système sexe/genre (tel que le genre ne serait que l’expression du sexe anatomique). Un réel bien étriqué au regard de la diversité des genres et de la complexité de la sexuation. [...]

  • Le Nouvel Observateur - Rendre justice à Judith Butler (n’en déplaise à Michel Onfray et aux réactionnaires) - Rémi Rouge et Sylvia Duverger - 31.03.2014

"Le profond désaccord de Butler avec l’incohérence respective du constructivisme normatif d’un John Money et du naturalisme d’un Diamond ne saurait donc échapper à toute personne qui aurait lu « Rendre justice à David ».

Onfray n'est pas le seul, loin s'en faut, à prêter à Butler un discours qui n’est pas le sien pour en faire l'angle d'attaque d'une décrédibilisation de la « théorie du gender ». Probité intellectuelle oblige, il fallait que justice soit rendue à Judith Butler, ce qui ne peut mieux se faire qu’en la citant amplement."

  • Le Nouvel Observateur - Par delà le masculin et le féminin - rendre justice à David Reimer et à Judith Butler (suite) - Rémi Rouge et Sylvia Duverger - 01.04.2014

"Qui parle à la police du genre ? 

Lire avec probité Judith Butler conduit à renoncer aux positions simples et tranchées, les seules, ou presque, que les institutions médiatiques relaient… La lire, c’est se confronter au questionnement, au doute, à la réserve, à l’inlassable réexamen des dits et des écrits. [...]

Le récit de David fait constamment face à cette volonté tierce – celle de Money, de Diamond… - « de déterminer la vérité de son sexe par son discours » [...]

On retrouve l'histoire de David Reimer invoqué contre "la théorie du genre" sur de nombreux sites et blogs tenus par des croiséEs antigenre. Michel Onfray ne fait ici que s'inscrire dans leur sillage."

"Je ne peut pas dire que je sois un fan d'Onfray et de sa vision hédoniste, libertaire et athée, mais voila un billet qui le fait remonter dans mon estime"

  • L’idiot international - « Ramper en aboyant, portrait du philosophe en rebelle obéissant » Stéphane Legrand- 01.04.2014
« Le plus probable, à ce stade, est que toi non plus, tu ne voies pas le rapport existant entre les pratiques barbares d’un charlatan néo-zélandais détraqué et l’analyse théorique des mécanismes sociaux et symboliques de construction de l’identité sexuelle (pas plus qu’entre la recette de l’aïoli et la présence d’une particule de spin 2 et de masse nulle dans la théorie des cordes). Si c’est le cas, tu es comme moi, tu es manifestement un peu con.
Pour Onfray, cela signifie que les gender studies ont pour but la calcination des verges en série et l’imposition à de pauvres mâles hétérosexuels sans défense de vaginoplasties et de mariages contre-nature. Dans le monde réel, la plupart des théoriciens rattachés à l’immense champ de recherche des gender studies défendent l’idée que chaque individu doit avoir le droit de choisir et de vivre librement sa propre identité sexuelle. Par voie de conséquence, il est difficile de comprendre en quoi les exactions d’un maniaque ayant précisément cherché à imposer coercitivement à un individu son identité sexuelle, pourraient servir à définir le « délire » dont lesdites gender studies seraient coupables. » 
  • Le Nouvel Observateur - Les redresseurs de genre : Money, Diamond, Onfray et les autres - Rémi Rouge et Sylvia Duverger - 11.04.2014

"L’interprétation du cas John/Joan ou Brenda/David, dont se prévaut Michel Onfray à l’instar des plus réactionnaires des croiséEs antigenre, est diamétralement opposée, en termes de contenu comme de méthode, à la lecture que Judith Butler propose des dits de David dans « Rendre justice à David » (Défaire le genre, p. 75-93). [...]

Le récit que fait Onfray de l’histoire de David Reimer est quant à lui un champ de ruines, jonchés d'erreurs, d'oublis et d'ignorances. Onfray ne cite pas ses sources et l’on peut craindre le pire à cet égard. Tout laisse à penser que le philosophe n’a absolument pas pris connaissance de « Rendre justice à David ».  [...]

Imitant, quoiqu’il en ait, Money et ses partisans, Onfray annexe le récit de David à une vérité qui sortirait du corps, définie dans le cadre binaire homme/femme du système sexe/genre, qui pense le genre comme devant être cohérent avec le sexe. Au détour d'une formule fumeuse, il ramène le récit de David à une vérité originelle (masculine) et se fait le défenseur des « vrais souvenirs de David ». [...]

... les discours de Money, Diamond, Sigmundson, Colapinto et Onfray. Ces autorités psychologique ou psychiatrique, journalistique et philosophique sont persuadées qu’il n’y a de sujet viable et aimable que se conformant à la cohérence de genre, à l’alignement du sexe sur le genre et du genre sur le sexe. [...]

Ce que l’histoire de David Reimer permet de comprendre, en réalité, contrairement à ce que soutiennent La Manif pour tous et Onfray, ce n’est pas que le genre est la forme de cette matière que serait le sexe, ce n’est pas que le genre est l’expression psycho-sociale du sexe, c’est que nous sommes somméEs de nous conformer aux normes de genre, et au postulat naturaliste (ou essentialiste) selon lequel du sexe, le genre doit découler. [...]

Par ailleurs, l’histoire de David Reimer dévoile que les redresseurEs de genre impartissent aux femmes des rôles qui les constituent en subalternes [...]  Ce qui en soi atteste suffisamment de l’incompatibilité fondamentale entre les thèses de John Money et le féminisme.

Mais Onfray ne s’embarrasse aucunement de ces subtilités, lui il sait où est la vérité. [...] Tout se passe comme si, pour Onfray, toute interrogation sur ce que cela signifie de se sentir ou pas une fille, de se comporter ou pas en garçon, relevait, en somme, du « délire ». [...]

Pour Onfray, s'intéresser aux études de genre, c'est être victime ou complice d'une idéologie en vogue et de philosophes décadents. Sa chronique en appelle implicitement à quelque chose comme le bon sens ; elle menace : nous ferons « le compte des ravages (…) de cette sidérante idéologie ». 

Il nourrit la peur : qui « la théorie du genre » menace-t-elle ? Pas le réel, qui « prouve » de lui-même, mais l'humanité, qui doit réagir. À demi-mots, il instille des divisions sociales imaginaires qui opposent, de façon latente celleux qui « souscrivent à cette nouvelle déraison » à celleux qui, les deux pieds dans la vérité anatomique et flanquéEs du réel, déjoueront les « considérables dommages » que les ravageurEs du genre préparent. Il déploie un ensemble de valeurs qui n'ont de fondement que l'autorité les installant : en matière d'idéologie, la chronique d'Onfray est exemplaire. 

Cette stratégie discursive ne nous est pas inconnue ; elle en étonnera peut-être encore quelques-unEs, de la part de quelqu'un qui se veut le chantre de la gauche et se présente comme un philosophe libertaire. Au-delà du positionnement politique qui s'énonce clairement dès le début du texte, c'est davantage la méthode utilisée qui place, sans aucun doute possible, cet article dans le champ (vaste et pluriel) des stratégies de pouvoir réactionnaires."

  • lignes de forces, « Genre : Michel-la-manip-pour-tous-Onfray, taclé par Beatriz Preciado », Claude Guillon, , 11.12.2014

 


Voir également notre article sur le sujet similaire : Sexe et cerveau

 

 

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commentaires

E
<br /> Je viens d’ajouter encore une réaction au bon sens populaire et au réel de Michel Onfray - voir ci-dessus: L’idiot international, 01.04.2014.<br /> <br /> <br /> <br /> "Pour Onfray, cela signifie que les gender studies ont pour but la calcination des verges en série et l’imposition à de pauvres mâles<br /> hétérosexuels sans défense de vaginoplasties et de mariages contre-nature. Dans le monde réel, la plupart des théoriciens rattachés à l’immense<br /> champ de recherche des gender studies défendent l’idée que chaque individu doit avoir le droit de choisir et de vivre librement sa propre identité sexuelle. Par voie de conséquence, il est<br /> difficile de comprendre en quoi les exactions d’un maniaque ayant précisément cherché à imposer coercitivement à un individu son identité sexuelle, pourraient servir à définir le « délire »<br /> dont lesdites gender studies seraient coupables." <br /> <br /> <br />  <br /> <br />
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E
<br /> J’invite nos lecteurs à suivre les Réactions à la chronique de Michel Onfray. <br /> <br /> <br /> A ceux dont le cerveau n’a pas été circoncis, brûlé ou lobotomisé, je recommande deux liens que je viens d’insérer (Nouvel Obs.), ainsi que les articles dans Libé et sur le site Morbleu. A lire<br /> également Docteur John Money et mauvais genre.<br /> <br /> <br /> Et puis, finissons en beauté par cette perle d’humour :<br /> <br /> <br /> "La prière porte toujours du fruit! En voilà encore d’autres preuves : D’abord, l’écrivain français Michel Onfray, pour qui nous prions chaque mercredi, a publié son billet mensuel sur son<br /> site Internet personnel. Surprise! [...] Comme c’est merveilleux! [...] Par ailleurs, plusieurs observateurs prédisent la dissolution prochaine du mouvement FEMEN en France, intention pour<br /> laquelle nous prions tous les samedis." <br />
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E
<br /> Michel Onfray, contacté par France Culture, a décliné une interview et « n’a pas souhaité préciser sa pensée « (voir : Réactions en bas d‘article). Bien évidement, parce qu’il n’a rien lu sur ce<br /> sujet et n’en sait rien, sa chronique le prouve très clairement. N’importe quel journaliste aurait pu le démontrer en l’interviewant et mettre l’intellectuel en grande difficulté. J’espère que M.<br /> Onfray va se renseigner quand même un peu sur le sujet avant sa prochaine intervention médiatique. <br /> <br /> <br /> Avouer son ignorance, reconnaître s’être trompé, ça demande du courage et de l‘honnêteté intellectuelle, Michel Onfray l‘avait eu concernant Freud et la psychanalyse, mais là, je n’y crois<br /> plus… <br /> <br /> <br />  <br />
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  • Le blog de 4 amis réunis autour de la philosophie de Michel Onfray qui discutaient de la philosophie, littérature, art, politique, sexe, gastronomie et de la vie. Le blog a élargi son profil depuis avril 2012, et il est administré par Ewa et Marc
  • Le blog de 4 amis réunis autour de la philosophie de Michel Onfray qui discutaient de la philosophie, littérature, art, politique, sexe, gastronomie et de la vie. Le blog a élargi son profil depuis avril 2012, et il est administré par Ewa et Marc

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