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18 août 2013 7 18 /08 /août /2013 23:23

 

 

Du 29 juillet au 28 août 2013, France Culture diffuse les conférences de Michel Onfray données en 2012-2013 dans le cadre de l’UP de Caen :

Contre-histoire de la philosophie - 11e année,

L'autre pensée 68 :

Henri Lefebvre, Herbert Marcuse, Guy Debord et Raoul Vaneigem. 


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 16/ IL N’Y A PAS DE SITUATIONNISME - 19.08.2013 

 

  • Vous pouvez podcaster les conférences sur le site de l’émission, les archiver, prêter à vos amis.  "Pour des raisons de droits de diffusion et d'utilisation des enregistrements de ces conférences, chaque numéro de cette onzième saison sera podcastable et réécoutable pendant 15 jours" - nous informe France Culture. 
  • Chers internautes, n’oublions pas que les conférences à l’Up de Caen sont constamment présentées comme GRATUITES ! Ne les achetons donc  pas ! Ne remplissons pas les poches de Frémeaux & Associés ! Ne soyons pas des CON-SOMMATEURS !  

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SYNOPSIS


1./ LE SITUATIONNISME : UNE CRISTALLISATION

onfray conf.2013 guy-debord-situationniste• Le nom propre comme effacement de l’intellectuel collectif  • Le collage comme ancêtre du détournement  • Marqueur d’une méthode.


§ LE SURREALISME

a) Rimbaud + Hegel + Marx pour changer la vie

b) Haine du bourgeois

c) Haine des valeurs bourgeoises :  • Raison, rationalité  • Idéalisme  • Capitalisme  • Christianisme  • L’art officiel

d) Eloges:  • Folie, imagination, rêve, révolution, immoralisme  • L’art fait par tous  • Provocation, insulte, mépris, passage à tabac  • Ironie, humour, happening  • Culte du chef et exclusions  • Vie de bohème : drogue et alcool   « Dérèglement de tous les sens »  • La vie vécue comme une oeuvre d’art.

e) Refus:  • Le passé et l’autorité,  • Les tabous de la civilisation judéo-chrétienne.

Debord / Breton :

a. N°2 : « Internationale situationniste » 1953 :  • Debord dit de Breton qu’il est un indicateur de police

a’. 1954 : « Personne n’a offert ses services aux staliniens et aux autres comme le pauvre Breton toute sa vie » (Cor. 0.48)

b. 1956 : Guy Debord envoie des invitations pour un faux anniversaire d’André Breton  • Il le surnomme « Dédé l’amourette » (Correspondance, 0.112)

c. 18 novembre 1958 : dans un débat   « Le surréalisme est-il mort debout ? »  • Debord monte sur scène avec un magnétophone – sa voix + guitare  • Dans la salle André Breton et les surréalistes s’offusquent  • Guy Debord boit du whisky  • Discours enregistré : « Les rêves surréalistes correspondent à l’impuissance bourgeoise, aux nostalgies artistiques, et au refus d’envisager l’emploi libérateur des moyens techniques supérieurs de notre temps. À partir d’une mainmise sur de tels moyens, l’expérimentation collective, concrète, d’environnements et de comportements nouveaux correspond au début d’une révolution culturelle en dehors de laquelle il n’est pas de culture révolutionnaire authentique. C’est dans cette ligne qu’avancent mes camarades de l’Internationale situationniste » (I.S. décembre 1958).  • Applaudissements enregistrés.

d. 1965 : Guy Debord rapproche André Breton de Jdanov (Cor. III.91)

e. 1986 : change d’avis, défend Breton

f. 1993 : André Breton devient une caution   « cette mauvaise réputation » : Guy Debord rapproche son destin de celui d’André Breton  • Dit avoir changé d’avis sur beaucoup de choses, dont André Breton  • Pauvert : « Il avait pour Breton une admiration démesurée » (Bourseiller, 416).


§ LE LETTRISME

a) Isou, influencé par Tzara, dadaïsme, Breton, surréalisme

b) Influence lettriste :  • Cinéma discrépant  • Mort de l’art  • Indexation de la révolte sur la révolution de la totalité du réel  • Souci de l’architecture  • Une éthique esthétique  • Interventionnisme spectaculaire – chahut, chambard

c) Isou, Soulèvement de la jeunesse (1949)  • Les jeunes au centre du dispositif révolutionnaire  • Contre la classe ouvrière  • On retrouve cette idée dans le libelle situationniste des étudiants de Strasbourg : De la misère en milieu étudiant considérée sous ses aspects économique, politique, psychologique, sexuel et notamment intellectuel et de quelques moyens pour y remédier (1966).

d) Rapports Isou / Debord :  • 1951 :   « J’ai fait admettre qu’Isou est un dieu (sic) à mon ami Hervé Falcou » (Correspondance, 0.14).

e) Debord : fasciné par la violence des lettristes, leur provocation, leur goût du chahut

f) Découverte à Cannes le 20 avril 1951

g) Lettre envoyée à son ami de Cannes le 23 septembre.

h) Debord quitte la Côte d’azur pour rejoindre Isou à Paris.  

 • 1952 :  a. 31 janvier 1952 :  • Insulte une critique de cinéma sur Traité de bave  et  d’éternité  (Correspondance, 0.19).  b. Octobre 1952 : fâcherie sur l’affaire Chaplin

• 1954 :  • Lettre recommandée (!) du 22 décembre 1954 :  « Mon pauvre Isou,  Note les vérités suivantes Je ne suis pas « chef de groupe ». Quant à toi, je t’ai aperçu l’autre jour. Tu n’es plus très beau. Même pas capable de faire un riche mariage. Tu es exactement, sur le plan mental comme sur le plan de l’argent, un minable. Tu as conscience de ta faillite. C’est ce qui provoque ta bave dans les journaux du Quartier latin. Je t’autorise à publier cette réponse. Cela fera quelques lignes correctement écrites dans les proses d’Isou-Spaccagna (MO : un disciple d’Isou) G.-E. Debord » (Correspondance, 0.49).  • Plus tard, Isou publie Contre le cinéma situationniste, néo-nazi (1979).


§ L’INTELLECTUEL COLLECTIF :

• Les matériaux du collage :  • Le contenu du situationnisme : Gil Wolman  • Dans Hurlements en faveur de Sade, Gil Wolman : « Une science des situations est à faire, qui empruntera des éléments à la psychologie, aux statistiques, à l’urbanisme et à la morale. Ces éléments devront concourir à un but absolument nouveau : une création consciente de situations » (Bourseiller, 55).  • Novembre 1956, Théorie de la dérive, dans Lèvres nues (n°9) Debord écrit : « Entre les divers procédés situationnistes, la dérive se définit comme une technique du passage hâtif à travers des ambiance variées » (Oeuvres, 251)  • Le mot est sous la plume de Wolman en juin 1952 : en novembre 1956 chez Debord  • La psychogéographie : Mohamed Dahou  • Le détournement : Cobra  • La critique de la vie quotidienne : Henri Lefebvre  • Le spectacle : Nietzsche  • L’aliénation : Feuerbach  • La fétichisation de la marchandise : Marx  • La réification et la totalité : Luckas  • La critique de la société de consommation : Marcuse  • La critique de la modernité capitaliste : Gunther Anders...


2./ « IL N’Y A PAS DE SITUATIONNISME »

 

onfray conf.2013 situationnistes cosio-1

 

A. 27 /28 juillet 1957, Cosio d’Arroscia (Alpes Italiennes, Ligurie)  • Rencontre fondatrice – alcool, improvisation   • Guy Debord a rédigé un Rapport sur la construction des situations et sur les conditions de l’organisation et de l’action de la tendance situationniste internationale.   • Avec Debord, 7 personnes :  - Asger Jorn,  - Walter Olmo,  - Giuseppe Pinot-Gallizio,  - Piero Simondo, - Sa compagne Elena Verrone pour le Mouvement pour un Bauhaus Imaginiste,  - Ralph Rumney pour le Comité psychogéographique de Londres,  - Guy Debord,  - Michèle Bernstein pour l’Internationale Lettriste et Potlatch   • Tous seront exclus par Debord entre janvier 58 et avril 1961.

B. Ralph Romney, Le Consul :

• Détails sur ce Comité psychogéographique de Londres: « Pour donner une apparence internationale au mouvement, j’ai suggéré : il faut mentionner la participation du Comité psychogéographique de Londres ».   A la question : «C’était quoi ce comité ? ».  • Il répond : « Rien, c’était moi. J’avais dit : Bon, je suis le Comité psychogéographique de Londres. C’était une invention comme ça, un mirage » (43).   Et à cette autre question : « Que s’est-il décidé à Cosio ? Qu’y avez-vous inventé ? ».  • Il répond : « Au niveau des idées, je crois qu’on n’a rien inventé qui n’existait déjà. Ensemble, on a fait une synthèse en partant de Rimbaud, Lautréamont, et quelques autres comme Feuerbach, Hegel, Marx, les futuristes, Dada, les surréalistes et les Vandales chers à Jorn. On a su combiner tout ça ».

C. Fondation de l’Internationale Situationniste votée :  • 5 pour, 1 contre, 1 abstention

D. Une semaine plus tard, Debord écrit à Jorn :  « Je pense comme toi qu’il faut présenter la « conférence de Cosio » comme le point de départ de notre activité nettement organisée et, à partir de maintenant, avancer vite (il faut créer tout de suite une nouvelle légende à notre propos) ». (Correspondance, I. 24).


3./ LES CONCEPTS FONDAMENTAUX

onfray conf.2013-internationale situationnisteA. Dans son Rapport, Debord propose un état des lieux :  1. Critique l’action des mouvements ouvriers internationaux  2. Constate la plasticité du capitalisme pour résister aux attaques révolutionnaires  3. Dénonce le caractère contre-révolutionnaire des partis réformistes  4. Prend acte de leurs résultats, dont l’effacement de la lutte des classes  5. Note le succès des combats anti-impérialistes dans le monde  6. Affirme que la classe dominante produit une idéologie de la confusion  7. Met en relief l’abrutissement de la jeunesse et des étudiants avec des sous-produits de diversion lancés sur le marché par le capitalisme consumériste  8. Déplore que les avant-gardes esthétiques se soient coupées de la masse  9. Enterre futurisme, dadaïsme, surréalisme et lettrisme, incapables de transformer réellement le monde  10.Critique l’existentialisme, un certain marxisme et une mode psychanalytique  11.Conchie la peinture abstraite et le réalisme socialiste  12. Déplore que la publicité formate le jugement de goût  13.Remarque que la vie de l’auteur a pris le pas sur l’oeuvre  14. Professe la mort de la poésie et du roman  15. Observe que le fonctionnalisme fait la loi en matière d’architecture  16. Affirme : « la décomposition a tout gagné » (Oeuvres, 316)...

B. Proposition positive théorique :  1. Veut une plus grande domination de la nature et une plus grande liberté  2. Appelle au dépassement des groupuscules et à la réunion en vue d’un travail collectif organisé  3. Appelle à détruire la culture moderne, à la dépasser et à réaliser une révolution culturelle :  4. « Une action révolutionnaire dans la culture ne saurait avoir pour but de traduire ou d’expliquer la vie, mais de l’élargir. Il faut faire reculer partout le malheur » (320).  5. « Il faut définir de nouveaux désirs, en rapport avec les possibilités d’aujourd’hui » (321).

C. Théorie du situationnisme :  1. Se diriger « vers une internationale situationniste » (322)  2. Inscrire au centre de ce dispositif la « construction de situations »  • Autrement dit : « la construction concrète d’ambiances momentanées de la vie, et leur transformation en une qualité passionnelle supérieure » (322)  3. Agir sur le décor matériel de la vie par des comportements qui le bouleversent  4. Réaliser « une révolution dans les moeurs » (323)  • Un changement dans l’amour  • Dans l’amitié,  • Dans toutes les modalités de l’intersubjectivité  5. Souhaite instaurer une dimension ludique à son projet avec « des jeux d’une essence nouvelle » (323).  6. Propose de construire « une ville situationniste » (324) à partir de formes architecturales nouvelles,  • Ou par le détournement de formes déjà existantes,  • En agissant sur le milieu sonore  • En révolutionnant les modalités de distribution des boissons et des nourritures, ce projet définirait un « urbanisme unitaire » (323)  • Veut des villes expérimentales dans lesquelles se pratiqueraient « la psychogéographie » (id.) : « L’étude des lois exactes et des effets précis du milieu géographique, consciemment aménagé ou non, agissant directement sur le comportement affectif des individus » (id.)  • Veut que, dans ces villes situationnistes, on puisse s’adonner à « la dérive » (325)  • En d’autres termes : « la pratique d’un dépaysement passionnel par le changement hâtif d’ambiances, en même temps qu’un moyen d’étude de la psychogéographie et de la psychologie situationniste » (id.).

D. N°1 de la revue IS ( juin 1958) :

1. Situation construite : « Moment de la vie, concrètement et délibérément construit par l’organisation collective d’une ambiance unitaire et d’un jeu d’évènement ».  2. Situationniste : « Ce qui se rapporte à la théorie ou à l’activité pratique d’une construction de situations. Celui qui s’emploie à construire des situations. Membre de l’Internationale situationniste ».  3. Situationnisme : « Vocable privé de sens abusivement forgé par la dérivation du terme précédent. Il n’y a pas de situationnisme, ce qui signifierait une doctrine d’interprétation des faits existants. La notion de situationnisme est évidemment conçue par les antisituationnistes » (13).  • Le situationnisme n’existe donc pas...


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1./ LE SPECTACLE VIVANT AVANT LA SOCIETE DU SPECTACLE

a) Dans Rapport sur la construction des situations:  • Avant la Société du spectacle, Guy Debord parle du spectacle

onfray conf.2013 debore rapport sur la construction des sib) Signifie : aliénation de l’homme qui se fait regardeur de sa vie  • Au lieu d’en être l’acteur

c) Le rôle passif de figurant doit laisser la place  • A celui d’un peuple actif de sa vie

d) « La construction de situations commence au-delà de l’écroulement moderne de la notion de spectacle. Il est facile de voir à quel point est attaché à l’aliénation du vieux monde le principe même du spectacle : la non-intervention. » (325).

e) Il y a spectacle quand on est dans la salle à regarder sa vie  • Au lieu d’être sur scène à la vivre

f) Tout dans notre civilisation est fait pour obtenir cette situation :  • Une vie à regarder au lieu d’une vie à vivre

g) Construire des situations =  • Échapper à la malédiction capitaliste du spectaculaire   « La situation est ainsi faite pour être vécue par ses constructeurs. Le pôle du « public », sinon passif du moins seulement figurant, doit y diminuer toujours, tandis qu’augmentera la part de ceux qui ne peuvent être appelés des acteurs mais, dans un sens nouveau de ce terme, des viveurs » (325-326).  1. Du côté du spectacle :  a. Passivité, figuration, aliénation, séparation, réification  2. Du côté situationniste : a. Activité, action, réconciliation, intervention, construction de soi.

h) L’abolition du spectacle ouvrirait à un monde qui ressemble à celui du jeune Marx : « Dans une société sans classes, peut-on dire, il n’y aura plus de peintres, mais des situationnistes qui, entre autres choses, feront de la peinture » (327).

i) Le situationnisme réalise l’individu d’après la séparation de soi et de son essence  • L’individu d’après la vie mutilée.


2./ COMMENT REALISER LE SITUATIONNISME ?

j) « Les techniques situationnistes sont encore à inventer » (326).  • Comment réaliser la ville situationniste ?

k) Révolutionner par l’éducation :  • Cinéma, documentaire, télévision (!)  • Montrer concrètement la création de situations et leurs effets induits dans la réalité  • Guy Debord veut l’« éducation d’une génération situationniste » (325).

l) Commencer par une phase expérimentale réduite  • Cosio d’Arroscia ?  • La vie de Guy Debord ?  • Ivresse, errance, dérive psychogéographique

m) Vie de Bohème  • Vivre entretenu : « nous devons inciter les personnes qui détiennent certaines des vastes ressources qui nous font défaut à nous donner les moyens de réaliser nos expériences, par un crédit analogue à celui qui peut être engagé dans la recherche scientifique » (328).

n) Cette communauté expérimentale devrait être exemplaire  • L’élargir aux partis ouvriers et à leurs tendances extrémistes  • Puis aux artistes, aux intellectuels  • Programme internationaliste : «Nous devons mettre en avant les mots d’ordre d’urbanisme unitaire, de comportement expérimental, de propagande hyper-politique, de construction d’ambiances. On a assez interprété les passions: il s’agit maintenant d’en trouver d’autres » (328).


3./ LE SITUATIONNISME CONCRETEMENT

a) Reste très théorique :  • Libelles, tracts,7  • Lettres: correspondance de 8 volumes, plus de 2500 pages (3 fois plus que l’oeuvre)

b) Congrès:  • Cosio d’Arroscia en 1957, huit personnes  • II° conférence à Paris en janvier 1958, huit  • III° conférence à Munich en avril 1959, quatorze  • IV° conférence à Londres en septembre 1960, dix  • V° conférence à Göteborg en août 1961, quatorze  • VI° conférence à Anvers en novembre 1962, moins de vingt  • VII° conférence à Paris en juillet 1966, quatorze, dont deux exclues lors de cette réunion dans un café  • VIII° conférence à Venise en septembre-octobre 1969, dix huit pour toute la planète  - La section française est alors forte de neuf adhérents!

c) Exclusions en quantité...  • Au mieux, il y eut 70 personnes sur toute la planète (dont 7 femmes)  • Une vingtaine en France  • 45 exclusions - les 2/3 des effectifs  • Le 1/3 restant a démissionné  • Reste Guy Debord et Gianfranco Sanguinetti - expulsé par la police en Italie  • Date de naissance du situationnisme : 22 juillet 1957  • Date de décès: avril 1972

d) Passages à tabac :  • 20 avril 1951 à Cannes aux accréditations  • Avril 1953, Jean-Jacques Lebel  • Octobre 1968 : Jean Maîtron  • Janvier 1970, le patron d’Archinoir – le tabassent jusqu’au sang...  • 13 mai 1973, François George  • Kostas Axelos

Mais aucun homme de droite...

 


BIBLIOGRAPHIE :

• Anselm Jappe, Guy Debord, Via Valeriano

• Cécile Guilbert, Pour Guy Debord, Gallimard

• Internationale situationniste, Champ Libre

• Guy Debord, Correspondance, Fayard (8 volumes)

• Ralph Rumney, Le consul, Editions Allia


 

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15 août 2013 4 15 /08 /août /2013 23:55

 

 

Du 29 juillet au 28 août 2013, France Culture diffuse les conférences de Michel Onfray données en 2012-2013 dans le cadre de l’UP de Caen :

Contre-histoire de la philosophie - 11e année,

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Henri Lefebvre, Herbert Marcuse, Guy Debord et Raoul Vaneigem. 


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 15/ QUESTIONS/REPONSES  (3/4) - 16.08.2013

 

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conf 2012 questions-reponses-6

 1) [00:35] Gandhi, je me suis demandé s’il n’y avait pas un petit rapport avec la tolérance. (sic)


 2) [18:10] La Commune de Paris, les kibboutz, peuvent-ils être considérés comme des exemples d’un modèle anarchiste ?

Ma seconde question est relative à l’attitude du Partie Communiste Français concernant ses grandes difficultés à considérer que le communisme est un échec. Il n’y a pas des contre-exemples de réussite. Alors aujourd’hui, quand on pose la question aux dirigeants du PCF : qu’est-ce que le communisme de demain ? est-ce que Badiou pourrait être l’un de ses représentants ? - il n’y a pas de réponse très claire. Donc, l’anarchisme est l’avenir du communisme…


 3) [48:25] Vous nous avez parlé de l’agriculteur philosophe, Pierre Rabhi. Est-ce que justement aujourd’hui, une vraie révolution ne serait pas de côté de ces gens-là, des décroissants notamment comme Pierre Rabhi qui promeuvent vraiment un changement fondamental des modes de comportement, de consommation ?

 

 




*

"Michel Onfray veut arrêter l’Université populaire de Caen"… Non?!

L’éditeur phonographique des cours du philosophe, Frémeaux & Associés, fera certainement un geste et mettra un peu de beurre dans les épinards des subventions, achètera cette console que la mairie ne veut pas prêter, et peut-être même cédera les droits d’enregistrement et de diffusion des cours au Conseil Général ou au … « conseil » de l’Up. Qui sait, rêvons un peu… Ne serait-ce pas formidable si l’université pouvait se développer sans soucis d’argent grâce aux ventes des CDs de ses cours? 800 000 CDs de la contre-histoire vendus! Pas mal, non? D’ailleurs, qui en bénéficie actuellement? A l’évidence, pas l’université populaire.

 

Not-For-Sale code barreSinon, on pourrait aussi, si on voulait, rendre les cours de Michel Onfray gratuits. Il suffirait pour cela :

1) de diffuser les cours en direct du théâtre d’Hérouville-Saint-Clair sur le Net ou les diffuser gratuitement sur Youtube ou Dailymotion comme le font par exemple Collège de France, Bernard Stiegler (Pharmakon) ou David Orbach (cours d’architecture à l’up de Caen)

2) de rendre les cours réécoutables et podcastables sur France Culture pendant 2 ans - comme c’est le cas des émissions de qualité de Raphaël Enthoven ou Adèle Van Reeth - et pas uniquement pendant 15 jours.

 

Le bénévolat et la gratuité n’ont pas grand-chose à voir avec la vente des CDs et la rémunération en droits d’auteur. Donner ou vendre - il faut choisir. Et surtout, ne pas vendre ce qu’on a donné. 

 

 

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14 août 2013 3 14 /08 /août /2013 23:15

 

 

Du 29 juillet au 28 août 2013, France Culture diffuse les conférences de Michel Onfray données en 2012-2013 dans le cadre de l’UP de Caen :

Contre-histoire de la philosophie - 11e année,

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14/ VIE & LEGENDE DE GUY DEBORD - 15.08.2013

 

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onfray_conf.2013_debord_legende.jpg

 

1./ SE CONSTRUIRE UNE LEGENDE (I)

a) Construit sa vie comme une légende  • Dandysme à la Brummell  • Commence subversif, finit atrabilaire  • Organise sa postérité qu’il imaginait grande  • Sensible aux marques de la société du spectacle

b) Yale convoite les archives Debord  • Arrêté d’un gouvernement de droite (29 janvier 2009) :  • Classement comme « trésor national »  • Bruno Racine, chiraquien historique, se réjouit et promet colloques et expositions

c) Le trajet de Debord épouse celui de son époque

d) Inspirateur de Mai ? Finit au musée...

e) Organise de façon spectaculaire son refus de participer au spectacle

f) Préface à la quatrième édition italienne de « La société du spectacle » : « Evidemment, si quelqu’un publie de nos jours un véritable livre de critique sociale, il s’abstiendra certainement de venir à la télévision, ou dans les autres colloques du même genre ; de sorte que, dix ou vingt ans après, on en parlera encore ».  • L’homme qui aimait stratèges et stratégies  • Ne pouvait pas ne pas organiser sa disparition pour assurer la plus grande visibilité

g) Alice Becker a classé les archives avec lui  • Documents gênant la légende brûlés

h) A son ami Ricardo Paseyro, (octobre 1994, l’année de sa mort ) :  «Nous avons fait le tri, brûlé une masse de papiers inutiles (sic) et gardé ici à disposition de mes lecteurs tout ce qui importe (sic) ».

i) Classe ses archives,  • Répartit sa bibliothèque de façon thématique  • Range ses fiches, ses films, ses photos, ses manuscrits  • Fait un lot avec sa machine à écrire (alors qu’il dictait ses manuscrits)  • ses lunettes  • une petite table en bois avec cette note attachée : « Guy Debord a écrit sur cette table La société du spectacle en 1966 et 1967 à Paris au 169 de la rue Saint-Jacques »...

j) A Asger Jorn le 1erseptembre 1957 :  • « Il faut créer tout de suite une nouvelle légende à notre propos ».  • Des actions pour propager cette légende :  - Rédiger et distribuer des tracts  - Publier des articles dans Potlatch envoyé de façon ciblée  - Créer des chahuts publics  - Obtenir le bruit médiatique et la visibilité dans le champ culturel parisien

k) Michèle Bernstein, sa première épouse :  • Début des années 50, leur état d’esprit :  • Greil Marcus, Lipstick Traces: « J’étais une jeune fille très impatiente et rebelle. (...) J’étais absolument sûre que nous serions tous célèbres – et que nous remplacerions le monde ancien par un nouveau, que nous ferions la révolution sociale » (431)  • Finira chroniqueuse littéraire pendant un quart de siècle à Libération.


2./ SE CREER UNE LEGENDE (II)

a) Moins producteur de Mai que produit de Mai

b) Effectifs de l’Internationale Situationniste :  • Printemps 1958 : 5  • En Allemagne : 2  • Juillet 1969 : 9  • Décembre 70 : 5  • Mi 69, sur toute la planète : 18  • Cf. plusieurs millions de gens dans la rue en Mai

c) Notice biographique :  • Parution de La société du spectacle en septembre 1971 : « Guy Debord. Se disant cinéaste. Membre de l’Internationale Situationniste, dont il a été l’un des fondateurs en 1957. Longtemps responsable des publications de l’Internationale Situationniste en France. Mêlé aussi par moments à différentes activités de cette organisation dans plusieurs pays où s’est propagée l’agitation situationniste, notamment en Allemagne, Angleterre et Italie (s’étant fait appeler parfois Gondi, ou Decayeux). A publié en 1967 La société du spectacle. L’année suivante, a figuré parmi les meneurs du courant le plus extrémiste lors des troubles de mai 68. A la suite de ces évènements, ses thèses ont acquis une grande influence dans l’ultragauchisme européen et américain. Né en 1931, à Paris ».

d) Mode d’emploi de la fabrication d’une légende :  1. Confiscation du situationnisme à son propos  2. Lecture planétaire de Mai comme conséquence des théories situs  3. Pseudonymes pour le mystère  4. Influence dans les milieux d’extrême gauche en France  5. Et aux USA – mis n’y a publié qu’un article dans une brochure en 1965 :  - Le déclin et la chute de l’économie spectaculaire-marchande  - 1ère traduction de La société du spectacle aux Etats-Unis: 1977


3./ VIVRE ENTRETENU

a) 1977 : rencontre Gérard Lebovici  • Très riche comme producteur de :  • Bardot, Delon, Signoret, Montand ,Depardieu, Belmondo, Romy Schneider, Claude Zidi, Alain Resnais, Michel Audiard, Jean-Loup Dabadie, Claude Sautet, François Truffaut...

b) Guy Debord se vante d’avoir écrit sur les murs: «Ne travaillez jamais »  • A vécu aux crochets de sa femme Michèle Berstein :  - Qui travaille aux pronostics et à l’horoscope à Week-end tiercé« Elle remet à Guy Debord un tiers de ce qu’elle touche » In C. Bourseiller, Vie et mort de Guy Debord, (157).  • Puis du père de M. Berstein  • Puis de Gérard Lebovici dès 1971 – qui divorce de Michèle Berstein le 5 janvier 1972.

c) Lebovici :  • Moins éminence grise du gauchisme international  • Que mendésiste millionnaire  • Grosses sommes en liquide sur lui  • Assassiné mystérieusement le 5 mars 1984

d) A la recherche d’un nouveau Mécène  • Devient auteur Gallimard via Jean Jacques Pauvert devenu son agent : « Je suis un classique. Pourquoi pas un éditeur de classiques, et pourquoi pas Gallimard » (Bourseiller, 497).


4./ CHANGER D’AVIS

a) janvier 1969, insulte Claude Gallimard  • Lui reproche d’avoir dit à un tiers:  • Des situationnistes avaient fait des offres d’une direction de collection  • Et a refusé

b) Raoul Vaneigem a publié son traité chez Gallimard  • Viennet son Enragés et situationnistes dans le mouvement des occupations

c) Traite Gallimard de :  • « Raclure de bidet », de « fils raté de (son) père », de « merdeux »  • Conclut : « Deux situationnistes, jusqu’à présent, avaient fait éditer un livre chez vous. Vous ne connaîtrez jamais plus de situationnistes et, des deux en question, vous n’aurez plus jamais un livre. Tu es si bête et si malheureux qu’il est inutile d’ajouter rien de plus insultant ».

d) Réponse de Claude Gallimard le 17 janvier 1969 :  • « J’ai trouvé drôle que vous découvriez maintenant que je suis le fils de mon père. (...) Puisque vous aimez vous amuser, ne croyez-vous pas que nous pourrions prendre un verre avec le dénommé Antoine Gallimard, qui, tout débile qu’il est, ne manque pas d’humour et nous pourrions les uns et les autres nous insulter avec bonheur, car il n’y a rien de fondé dans votre lettre qui puisse changer nos relations ».

e) Réponse : « Tu as peu de raisons de trouver amusant notre lettre du 16 janvier (...). On t’a dit que tu n’auras plus jamais un seul livre d’un situationniste. Voilà tout. Tu l’as dans le cul. Oublie-nous ».

f) En octobre 1992, La société du spectacle paraît chez Gallimard  • Qui réédite Œuvres en 1902 pages.

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BIOGRAPHIE:

A. ENFANCE

onfray conf.2013 vie et mort de guy deborda. Naissance à Paris, 28 novembre 1931  • Grands parents: usine de chaussures pour le luxe  • Père : étudiant en pharmacie  • Mère : héritière de l’usine  • Le père engrosse puis épouse l’héritière  • Devient pharmacien  • Tuberculose, le fils est tenu à l’écart du père  • Meurt à 41 ans  • Guy Debord a 4 ans, devient asthmatique

b. Devenue veuve, la mère entretient une relation fusionnelle avec sa mère  • La grand-mère adorera Guy Debord :  • Devenu révolutionnaire, il lui envoie son linge chaque semaine sur la côte d’azur.

c. Automne 1939 : déménagement à Nice pour éviter l’exode  • Usine et pharmacie vendues  • La veuve rencontre un moniteur d’auto-école déjà marié et père de famille  • Accouche d’une fille en août 40 et d’un garçon en 1942  • Déménagement à Pau  • Guy Debord entre au lycée où était allé Lautréamont

d. La mère tombe amoureuse d’un notaire marié à une femme malade, père  • Quitte l’Italien  • La femme meurt en 1944  • La famille s’installe chez le veuf  • Notaire de la jet-set (70 personnes dans l’étude)  • Suite avec vue sur la mer  • Épouse la veuve  • Domesticité

e. La mère se désintéresse de Guy Debord  • La grand-mère surinvestit :  • Accompagne Guy Debord avec un couteau à pain pour le protéger

f. Le notaire adopte les 2 enfants obtenus avec l’italien : mais pas Guy Debord  • Guy Debord joue compulsivement avec des soldats  • Découpe des journaux.


B. ADOLESCENCE

a. Rebelle, en veut à sa mère  • Au lycée : doué mais indiscipliné, insolent, sèche les cours  • Ciné-club  • Avec des copains, prennent d’assaut un siège ecclésiastique, brisent un crucifix  • Changent les plaques des rues

b. Rencontre les lettristes à Cannes (20 avril 1951)  • 2 mois plus tard, bac (19 ans) « Le divin Met et Guy-Ernest Debord ont la douleur de vous faire part de leur brillant succès aux épreuves du baccalauréat 2ème partie. Fleurs fraîches seulement » (Bourseiller, 429).

c. Lit Rimbaud, Lautréamont, les surréalistes

d. Découvre Isou et le lettrisme  • Isou : chahut contre Leiris en présence de Tzara : « Dada est mort, le lettrisme a pris sa place »  • Proclamer « Dieu est mort » à Notre-Dame  • Attaquer une célébrité  • Obtenir un compte-rendu dans la presse parisienne et devenir célèbre  • Vieille technique futuriste, surréaliste

e. 1951 : le lettrisme a 5 ans  • Isou parle de lui à la 3ème personne  • Veut en finir avec l’art au nom de l’art  • S’habille avec des vêtements religieux

f. Invente le cinéma lettriste : Traité de bave et d’éternité  • Noir & blanc, 1h45, collage aléatoire de sons et d’images  • Recycle le cinéma expérimental de Norman Mac Laren (1914-1987) :      - Gratter la pellicule, la peindre, y dessiner le son  • Pixellise,   • Cinéma sans caméra.


C. SOUS LE SIGNE DE ISOU

a. Isou force la porte à Cannes  • Présente son film gratuitement hors festival le 20 avril 1951  • Scandale, projection interrompue  • Cocteau le soutient  • Prix « en marge du festival de Cannes »

b. A une carrière d’alcoolique – selon ses aveux mêmes.

c. Dit mépriser la faune de St Germain des Près.  • Côtoie toxicos, petits délinquants, proxénètes, artistes sans oeuvre  • Ivre tous les jours  • Blanchisserie à Cannes  • Sa mère a rencontré un décorateur

d. Devient Guy-Ernst, habitude de lettriste  • Réalise des découpages: « métagraphies »  • Dans la revue lettriste, publie le scénario d’un film à venir :  • Version avec images de Hurlement en faveur de Sade (jamais réalisée)  • Avec 11 lettristes: agresse la femme qui s’occupe des accréditations à Cannes  • Organisent des chahuts aux projections, la police intervient

e. Réalise Hurlements en faveur de Sade en 1952  • 1951, dans Traité de bave et d’éternité, Isou dissocie l’image et le son  • Idem Debord  • Isou gratte la pellicule, la raye, la couvre de ciselures: « cinéma ciselant »  • Idem Debord  • Isou mélange ses plans et recourt au « détournement ».  • Idem Debord  • Isou veut la fin du cinéma  • Idem Debord

f. Isou : « Au moment où la projection allait commencer, Guy-Ernest Debord devait monter sur scène pour prononcer quelques mots d’introduction. Il aurait dit simplement : « il n’y a pas de film. Le cinéma est mort. Il ne peut y avoir de film. Passons, si vous voulez, au débat » » (Bourseiller, 55).  • Debord a projeté son film le 30 juin 1952.  • Quelques mois avant, le 11 février, Gil Wolman a montré le sien, conçu dans la même logique : L’anticoncept.  • Wolman dit, sur la bande son du film de Debord : « Une science des situations est à faire, qui empruntera des éléments à la psychologie, aux statistiques, à l’urbanisme et à la morale. Ces éléments devront concourir à un but absolument nouveau : une création consciente de situations » (Bourseiller, 55).  • Plus tard, Debord nommera « situationnisme » cette science des situations inventée par Gil Wolman...


D. SCISSION AVEC ISOU

a. Seconde projection :13 octobre 1952  • Lettristes historiques avec Isou  • Lettristes dissidents, Debord, organisés dans l’Internationale Lettriste depuis juin  • Noir, farine, boules puantes, poudre à éternuer  • Michèle Bernstein hurle comme une bête

b. Chaplin à Paris, automne 52  • Persécuté comme communiste aux Etats-Unis  • Présente Les lumières de la ville  • Décoré par la Reine d’Angleterre  • Légion d’honneur en France  • Chaplin donne une conférence au Ritz  • Debord et les siens distribuent un tract insultant  • « Escroc aux sentiments », « fasciste larvé », « vieillard sinistre et intéressé »  • Invitent Chaplin à mourir vite...

c. Dans la spacieuse maison du père d’un lettriste debordien,  • Maire adjoint communiste d’Aubervilliers  • Préparent la scission avec Isou

d. dans le 1er bulletin de Internationale Lettriste, Debord : « Au cours de la tournée de conférences qu’il fit ensuite en Europe pour placer Limelight, M. Chaplin a été insulté par nous à l’hôtel Ritz, et dénoncé en tant que commerçant et policier. Le vieillissement de cet homme, son indécente obstination à étaler sur nos écrans sa gueule périmée, et la pauvre affection de ce monde pauvre qui se reconnaissait en lui, me semblent des raisons bien suffisantes pour cette interruption ».  • Isou se désolidarise

e. Debord inaugure la méthode situationniste :  • Insulte hyperbolique  • Mépris arrogant  • Haine libérée  • Lettre d’exclusion  • Isou à la porte de son propre mouvement  • Première d’une très longue série d’exclusions.


E. VIE DE BOHEME

a. 1953 : Guy Debord enseigne la mort de l’art  • Et son dépassement  • Souhaite que la vie devienne art

b. Eloge de l’alcool, de la drogue, du détournement de mineur

c. Théorie :  • Eloge de Saint-Just et de la Terreur

d. Pratique :  • Lancent des tomates sur un bateau mouche  • Quittent le café sans payer  • Partagent des bières avec des souteneurs  • Errent sans but dans la ville  • S’effondrent dans les caniveaux  • Aurait écrit sur les murs: «Ne travaillez jamais »  • Prétend travailler à « une nouvelle civilisation » (Potlatch, n°1)  • L’Internationale Lettriste : 8 personnes.


F. AUX CROCHETS DE MICHELE BERNSTEIN

a. Epouse Michèle Bernstein  • Vit avec son argent et celui de son père, libraire d’ancien  • Michèle Bernstein achète un logement à Guy Debord, puis un café (1958)  • se fâche avec le propriétaire des murs, revendent le café  • Michèle Bernstein secrétaire chez un éditeur « avec pour unique objectif de financer l’Interntionale Situationniste en général, et Guy Debord en particulier » (Bourseiller, 134)  • Michèle Bernstein écrit des livres alimentaires  • Collabore à Week-end tiercé  « Depuis 1954, elle aide Guy Debord du mieux qu’elle peut. Les deux époux partagent théoriquement les frais. Mais en pratique, c’est Michèle Bernstein qui gagne l’argent du couple. Elle remet à Debord un tiers de ce qu’elle touche. Elle lui trouve aussi, par son père, un emploi temporaire : il est chargé de faire des fiches sur des livres disponibles à la Bibliothèque nationale » (157).  • Asger Jorn donne de l’argent  • Lui offrent un studio rue Visconti  • Déménagera rue Joseph-Barra et emménagera avec une autre femme

b. 1962, Guy Debord fait diffuser sa revue Internationale Situationniste par NMPP (Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne)  • Le diffuseur a besoin d’un numéro de compte en banque  • Son beau-père ouvre un compte à Guy Debord dans une banque prosoviétique  • Catastrophe de vente  • Michèle Bernstein loue un garde-meuble pour stocker les archives de l’Internationale Situationniste

c. 1967, Guerre des Six jours: l’Internationale Situationniste soutient la cause arabe  • Diatribes anti-israéliennes  • Michèle Bernstein, juive, se lève et chante l’hymne d’Israël  • En façade, Guy Debord exclut Michèle Bernstein - mais elle reste...

d. En Mai, Michèle Bernstein donne argent, vêtements et nourriture à Guy Debord et Alice Becker-Ho.


G. AUX CROCHETS DE LEBOVICI

a. Avril 1972, dissolution de l’Internationale Situationniste  • Rencontre Gérard Lebovici, juif, roumain,

b. Impresario de vedettes de cinéma qui comptent :  • Bardot, Delon, Signoret, Montand, Depardieu, Belmondo, Deneuve, Romy Schneider, etc...

c. Créateur d’une agence pour réalisateur et scénaristes en vue :  • Sautet, Verneuil, Audiard, Truffaut, Zidi, Rohmer, etc...

d. Devient éditeur, crée «Champ Libre »

e. Gérard Lebovici devient le Mécène de Guy Debord :  • Guy Debord et Alice Becker-Ho vivent dans une maison médiévale à Florence  • Puis dans un palais dans la même ville  • Villa d’été dans les monts du Chianti  • Beaux hôtels de la côte d’azur  • Bologne, île de Ré  • Achète une maison en Espagne  • Arles, Paris  • Gérard Lebovici lui achète un cinéma pour projeter les oeuvres de Guy Debord

f. Christophe Bourseiller : « Lebovici devient le mécène, le protecteur du créateur. Le 5 janvier 1972, Guy Debord divorce d’avec Michèle Bernstein. Celle-ci cesse du même coup de le subventionner. Gérard Lebovici prend maintenant le relais » (328).  • Epouse Alice le 2 août 1972 (41 ans)  • Achète une maison à Champot (Haute-Loire)  • Gérard Lebovicisubventionne la fille de Mesrine  • Publie L’instinct de mort

g. Gérard Lebovici meurt assassiné le 5 mars 1984 (51 ans).


H. LA FIN

a. Quitte Arles pour Paris, rue du Bac.  • Appartement vaste, tentures, meubles anciens  • Aime les chats, les stratèges, les hommes d’affaires, les chefs de guerre

b. 1988, Commentaires sur La société du spectacle  • 1989 : exposition à Beaubourg, puis Londres, Boston  • Succès

c. La Nouvelle Droite lui trouve des vertus:  • Dandysme littéraire  • Posture désespérée  • Nihilisme froid  • Mise en scène de sa vie quotidienne  • Souci de son destin  • Individualisme aristocratique  • Critique de la société du spectacle

d. Guy Debord avait écrit : « est récupéré qui veut bien » (Oeuvres, 915).

e. Se fâche avec les enfants de Gérard Lebovici qui avaient repris «Champ Libre »  • Atteinte d’un cancer, Floriana Lebovici leur avait demandé de ne pas vendre la maison  • Guy Debord intrigue pour la faire racheter par un ami  • Guy Debord, procédurier, envoie l’affaire devant les tribunaux

f. Guy Debord envoie une petite annonce dans l’Evénement Du Jeudi : cherche un agent littéraire  • Ou un « important éditeur indépendant »

g. Sollers envoie une lettre à entête avec un point d’interrogation  • Guy Debord y voit une menace, ne donne pas suite

h. Antoine Gallimard effectue le déplacement en Haute-Loire

i. Souffre d’une polynévrite alcoolique déclarée à l’automne 1990  • janvier 1994 : ne peut plus quitter son fauteuil  • Asthme et insomnie l’épuisent  • Ne peut plus recevoir personne  • Mercredi 30 novembre 1994 : une balle dans le coeur (62 ans)  • Incinéré le lundi 5 décembre à Saint-Etienne  • Cendres dispersées dans la seine à la pointe du Vert-Galant dans l’île de la Cité  • 9 janvier 1995, Canal + diffuse Guy Debord, son art et son temps.


 

 


BIBLIOGRAPHIE :

• Christophe Bourseiller, Vie et mort de Guy Debord, Plon

• Vincent Kaufmann, Guy Debord. La révolution au service de la poésie, Fayard

• Guy Debord, Potlatch, Folio

• Guy Debord, Considérations sur l'assassinat de Gérard Lebovici, Gallimard

• Gérard Lebovici, Tout sur le personnage, éditions Gérard Lebovici


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  • Le blog de 4 amis réunis autour de la philosophie de Michel Onfray qui discutaient de la philosophie, littérature, art, politique, sexe, gastronomie et de la vie. Le blog a élargi son profil depuis avril 2012, et il est administré par Ewa et Marc
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