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28 juillet 2012 6 28 /07 /juillet /2012 10:46

 

Du 23 juillet au 24 août 2012, France Culture diffuse les conférences de Michel Onfray données en 2011-2012 dans le cadre de l’UP de Caen :

Contre-histoire de la philosophie - 10e année,

Les consciences réfractaires : 

 Georges Politzer, Paul Nizan, Albert Camus et Simone de Beauvoir

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 5/ QUESTIONS - REPONSES (1/4) - 27.07.2012

 

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La réécoute et le podcast de cette conférence « gratuite » ne sont plus disponibles. La diffusion de 15 jours, ce n’était qu’une simple promotion commerciale? Vous êtes «libres» d’y consentir et acheter le produit vendu en coffrets, ou ne pas y céder en tant que consciences réfractaires. :~) 

Je vous propose également de consulter ma note en bas du synopsis, l’article « Tout ce qui n’est pas donné est perdu », ainsi que lire et écouter le propos de Michel Onfray sur la consommation éthique (à partir de la 46ème minute).

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1. Politzer a publié ses textes à la fin des années 30, vingt ans après la Révolution russe d’octobre 1917. Pourquoi, en tant que l’homme engagé et avec le recul par rapport aux événements, n’a-t-il pas réagi aux exactions et purges commises par Lénine et Staline? Est-ce qu’il n’en savait rien, ne voulait rien savoir ou a été contraint d’obéir au parti communiste? (27min.)


2. Y a-t-il encore quelque chose à sauver chez Bergson après la critique virulente du bergsonisme par Politzer? (10min.)

       

3. Est-ce qu’il existe un lien entre le terme de Sturm utilisé par rapport à Heidegger et Sturm und Drang (« Tempête et passion », le mouvement littéraire, artistique et politique allemand du XVIII siècle)? Que penser de ce courant de la pensée allemande? Il n’y a vraiment rien à sauver dans la philosophie de Heidegger? (20min.)

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Trois questions posées par les auditeurs du CDN de Normandie à Michel Onfray permettent au philosophe de développer très longuement ses idées, opinions, thèses, mais ne permettent en aucun cas la confrontation d’idées contradictoires, bien argumentées, ni un vrai débat, un échange équilibré, un dialogue. La seconde partie du séminaire à l’Up de Caen : « débat » ne se différencie pratiquement en rien de la première : cours.  

conf 2012 question-reponse-3Nous avons déjà abordé ce sujet sur le banquet lors de la 9ème saison de la Contre-histoire de la philosophie diffusée sur France Culture il y a un an. Depuis, rien n’a changé, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Le train-train libertaire et l’effervescence anarchique quoi…

A ceux d’entre vous pour qui « la philosophie est une invitation à faire fonctionner son esprit critique et pas l'invitation à l’obéissance » (cette citation est tirée de la séance 5/ Questions -Réponses, à écouter à partir de la 24ème minute), je propose de revoir un résumé de nos discussions dans cet article : Expérience à l’Up au Théâtre du Rond-Point à Paris (à partir de la quatrième photo et de la phrase : « Il m’est arrivé d’entendre quelques discussions et remarques pertinentes et passionnées, malheureusement très peu dans les séances questions/réponses. Cette deuxième partie des cours est à réorganiser absolument.… »)


Onfray-UPC.jpg

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Voir : Le résumé du cycle de vingt-cinq conférences, l’été 2012 

 


 

Chers internautes,


L’année dernière, nous étions fidèles au poste, et chaque jour pendant un mois, nous donnions bénévolement de notre temps et de notre énergie pour mettre à votre disposition sur ces pages : un lien vers France Culture, un podcast et un synopsis du cours. Cette année, j’ai décidé de renouveler l’expérience espérant tenir la cadence (mes « coéquipiers » sont les bienvenus pour prendre la relève).  

Pourquoi? Parce que ces conférences sont toujours passionnantes, contrairement à certaines interventions médiatiques de Michel Onfray, et j’aimerais qu’elles puissent être écoutées par toute personne susceptible de s’y intéresser, sans restriction aucune. Et enfin, je le fais pour remercier chaleureusement monsieur Patrick Frémeaux, grâce à qui je suis devenue un peu plus lucide.

 

Michel Onfray n’oublie jamais de souligner, lors de chacune de ses interventions, que ses cours à l’Up de Caen sont gratuits et accessibles à tous. Et c’est vrai. Ceux qui assistent aux séminaires en direct, au théâtre d’Hérouville-Saint-Clair chaque lundi, ne payent pas de billets d’entrée, bien évidemment. Ces cours sont ensuite diffusés gratuitement sur France Culture au mois d’août, l’auditoire devient encore plus large, et c’est tant mieux. 

Mais la gratuité et le bénévolat s’arrêtent là, et les enjeux financiers commencent. Jusqu’à l’année dernière, les conférences étaient disponibles pour les retardataires pendant six mois sur le site de l’émission de France Culture. A partir de cette année, « pour des raisons de droits de diffusion et d’utilisation des enregistrements de ces conférences, chaque numéro […] sera podcastable et réécoutable uniquement pendant 15 jours ». Après, ces conférences seront vendues en coffrets d’une valeur d’environ 80 euros chacun par l’éditeur phonographique de Michel Onfray. 

 

Jusqu’à l’année dernière, j’étais l’une de ces personnes qui achetaient les conférences « gratuites ». C’est moi, vous, c’est nous qui engendrons les bénéfices des ventes. Nous finançons qui, quoi?

Peut-être grâce à cet argent, les subventions publiques allouées à l’université populaire - subventions parfaitement légitimes et nécessaires bien évidement, mais insuffisantes, subventions fragiles que la folle et avide secte freudienne a voulu faire disparaître il y a deux ans - ont été augmentées et ont permis d’élargir les activités éducatives et culturelles de l’Up, stimulantes pour toute la région, suivies au niveaux national et international ; je l’ose espérer… 

Peut-être le train de vie de Michel Onfray - confortable et sans soucis financiers, parfaitement mérité - en dépend. C’est possible, mais il me semble que le philosophe est plutôt à l’abri du besoin, et d‘autre part, l’argent n’est absolument pas sa motivation première, c’est un homme passionné par son travail, son rapport à l’argent est très sain, il le répète souvent et je ne doute pas de sa sincérité : l’argent est là, c‘est très bien, il n’est pas là, c‘est très bien aussi. 

 

Que finançons-nous donc en achetant les fameux coffrets et qui tient à ces « droits de diffusion « au point de modifier la durée des podcasts et de la réécoute d’une émission sur France Culture? Je n’en sais rien.

S’il y a une chose dont je suis sûre, c’est que les gens qui achètent ces coffrets ne sont pas forcement les plus aisés, au contraire,  parfois cet achat « superflu » représente un effort budgétaire conséquent. Je sais également que des conférences vraiment gratuites existent, si vous vous en souvenez, Constance avait déjà parlé du Pharmakon de Bernard Stiegler dans l’un de ses commentaires. J’aimais bien aussi la position du philosophe voyou Olivier Saint-Vincent concernant ses propres diffusions, qu’il avait exprimée dans un courriel, mais je ne peux pas tout répéter. :~) 

Et si vous utilisiez votre esprit critique envers tout le monde sans exception comme nous l’apprend si bien Michel Onfray… Vous pouvez donc vous abonner aux podcasts des conférences sur le site de France Culture (j’ai inséré le lien dans le titre de la conférence), les enregistrer tout à fait légalement et conserver dans vos documents dans votre ordi, transférer sur la clé USB, graver… Vous pouvez ensuite les prêter à des amis, envoyer  par courriel… Se débrouiller, s’entraider, créer des micro-résistances… Ça vous dit quelque chose? … 

Vous pouvez également les acheter, si vous en avez toujours envie. 

Bonne écoute!

Ewa -  anarchiste anonyme, en association avec l’arrière-grand-père Démocrite, des pervers hérétiques freudiens et des consciences réfractaires  

 

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26 juillet 2012 4 26 /07 /juillet /2012 17:01

 

 

Du 23 juillet au 24 août 2012, France Culture diffuse les conférences de Michel Onfray données en 2011-2012 dans le cadre de l’UP de Caen :

Contre-histoire de la philosophie - 10e année,

Les consciences réfractaires : 

 Georges Politzer, Paul Nizan, Albert Camus et Simone de Beauvoir

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4/ DEUX OBSCURANTISMES DU XX EME SIECLE - 26.07.2012

... ou deux "sources du fascisme" d’après l’historiographie de Georges Politzer

1. Phénoménologie - "l’idéalisme obscurantiste" d’Heidegger 

2. Psychanalyse -  "la mythologie mystifiante" de Freud 

Et une "lumière" du XVIIème siècle : Descartes - "source du marxisme-léninisme"

 

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La réécoute et le podcast de cette conférence « gratuite » ne sont plus disponibles. La diffusion de 15 jours, ce n’était qu’une simple promotion commerciale? Vous êtes «libres» d’y consentir et acheter le produit vendu en coffrets, ou ne pas y céder en tant que consciences réfractaires. :~) 

Je vous propose également de consulter ma note en bas du synopsis, l’article « Tout ce qui n’est pas donné est perdu », ainsi que lire et écouter le propos de Michel Onfray sur laconsommation éthique (à partir de la 46ème minute).


 

 

SYNOPSIS 

I./ UN DESCARTES COMMUNISTE

a) Les usages de l’historiographie :  · Bergson comme source du fascisme  · Descartes comme source du marxisme-léninisme  · Heidegger et Freud comme autres sources du fascisme

conf 2012 Decartes 3b) Philosophie des Lumières contre obscurantisme  · Descartes comme source  · Oubli de Montaigne

c) Tricentenaire du Discours de la méthode, dans « La correspondance internationale », 1937  · Le PCF souhaite une commémoration du philosophe

d) Philosophe de notre modernité :  · Une pensée laïque, indépendamment de Dieu  · Contre la théologie comme modèle : la science, les mathématiques  · Créateur des mathématiques modernes

e) Des sciences biologiques : Traité de L’homme  - Médecine  - Technique  · Liquidateur de la scolastique  · Ennemi de l’obscurantisme chrétien (publie en Hollande)  · Opposé à la science livresque : lui préfère la méthode expérimentale  · Ecrit en français, contre le latin, langue des savants  · Figure généalogique qui conquit au marxisme–léninisme

f) A sa suite :  · Les matérialistes français  - Diderot, d’Alembert, Encyclopédistes  - La Mettrie, d’Holbach, Helvétius

g) Le fascisme souhaite ramener en deçà de Descartes  · A l’époque où :  - Raison, logique, déduction, raisonnement, pensée, philosophie compte pour rien  · Et où dominent :  - Foi, obéissance, soumission, croyance, mythe, théologie, religion

h) La philosophie dominante et officielle française  · Dévitalise ce Descartes révolutionnaire  · Pour lui préférer le Descartes conservateur, métaphysicien spiritualiste  · Devient l’inspirateur d’une tradition antimatérialiste et contre-révolutionnaire  · Bergson joue un rôle dans la promotion de ce Descartes

 

II./ L’OBSCURANTISME PHÉNOMÉNOLOGIQUE

a) Critique de l’idéalisme, du spiritualisme, du néo-kantisme, du positivisme, du bergsonisme  · Machines à justifier le capitalisme et la bourgeoisie  · Philosophes réactionnaires : permettent de lutter contre le matérialisme révolutionnaire

b) Nouvelle cible : la phénoménologie allemande en général  · Et Heidegger en particulier  · Analyse de « La philosophie et les mythes », La pensée, N°1, avril-mai-juin 1939

c) S’insurge que Heidegger soit sujet de bac en 1939  · L’année même du 150ème anniversaire de 1789  · Le 1er sujet s’inspire directement de lui :  · « Expliquez et commentez cette idée d’un philosophe contemporain : Le monde fait partie de la réalité humaine bien qu’il embrasse à la fois tout ce qui existe et la réalité humaine en particulier ».  · On demande au candidat non pas de critiquer mais d’expliquer et de commenter

d) Le 2ème sujet sollicite le candidat sur une citation de Bergson

e) Le 3ème : « Peut-on assimiler la vérité et la réalité ? Connaissez-vous des systèmes où elles sont séparées ? Que pensez-vous de cette séparation ? ».

 

III./ QUI EST HEIDEGGER (1889-1976) ?

a) L’auteur de Etre et temps (1927)  · Abandonne son noviciat jésuite au séminaire de Fribourg en 1911 pour troubles cardiaques d’origine psychosomatique  · Mobilisé, puis réformé en 14-18 – problèmes de cœur  · Prépare une thèse sur la philosophie scotiste

conf 2012 heideggerb) Prend sa carte au parti nazi le 1er mai 1933 (n° 312 589)  · Raciste, antisémite, hitlérien, défend les camps de travail, la race dure,  · Apologiste de la guerre  · Compagnon des morts auxquels il voue un culte  · Devient recteur nazi le 21 avril 1933

c) Rédige des textes dans lesquels il avoue sa foi pour le régime nazi  · Et pour Hitler – pages sur les mains sublimes d’Hitler  · Conférences à Heidelberg et Kiel en 1933  · Ecrit qu’il convient de mener jusqu’au bout « une lutte dure, animée par l’esprit nationalsocialiste, qui ne doit pas être noyée par des idées chrétiennes ou humanistes » (Farias, 152).  · 1935 : radicalisation de son nazisme  · Eric Faye : « parmi les réseaux cachés du nazisme aujourd’hui encore si mal connus, Heidegger a pu jouer un certain rôle dans la conception en amont des discours d’Hitler » (243-244, L’introduction du nazisme dans la philosophie)

d) Séminaire de l’été 1933 :  · Heidegger fait de Descartes un ferment de décomposition dans la pensée occidentale  · Son enseignement dans les universités allemandes : signe de décadence

e) Contre l’usage fait par Descartes de la science et des mathématiques  · Au lieu du « Sturm », l’esprit tempétueux  - (Un mot utilisé par les nazis dans « Sturmabteilung », les Sections d’Assaut...)

f) Contre le « Moi » comme fondation de la philosophie  · Contre l’individualité, la subjectivité  · Au lieu du « Soi » : l’être en tant que la communauté le définit

g) Contre l’identification du Moi au sujet  · Ce qui rend possible une philosophie de la subjectivité  · Heidegger préfère une philosophie de la communauté  · De l’appartenance au sol, au sang, à la race  · Descartes fait obstacle à la métaphysique nationale socialiste d’Hitler

 

IV./ UN NAZI AU BAC

a) Politzer reprend le texte du sujet de bac et le retraduit  · Un extrait de Etre et temps  · Le sujet de bac fait du « Dasein » la « réalité humaine »  · « Da-sein » : « être-là », « être-le-là »...  · Ce qui est se moquer du concret véritable

b) Heidegger recourt à un sabir pour enfumer 3  · Et conditionner à penser non pas selon l’ordre de la raison  · Mais de ses diktats

c) Heidegger propose un « idéalisme obscurantiste » (Ecrits 1,273).  · Son irrationalisme se présente sous les auspices de la rigueur scientifique  · Via la méthode phénoménologique  · En fait, Heidegger veut sauver l’être contre la pensée scientifique  · Jouer la métaphysique contre l’histoire  · Jouer l’ontologie contre le matérialisme  · Heidegger prétend aller directement aux choses (comme Bergson)  · Or il reste aux abstractions  · Il reste dans l’idéalisme  · Heidegger développe une authentique scolastique  · Bergson excelle en philosophe du capitalisme et de la bourgeoisie  · Heidegger en penseur du fascisme national-socialiste

 

V./CONTRE LA PHÉNOMÉNOLOGIE

a) La phénoménologie : arme de guerre du combat contre les Lumières  · Cette école philosophique idéaliste a « développé une véritable scolastique. Elle est toujours à l’affût de néologismes, de fantaisies linguistiques et typographiques : symptômes caractéristiques d’une pensée qui n’a pas de matière propre et qui ne fait que ressusciter des vieilleries, en fuyant la lumière de la pensée rationnelle » (Ecrits 1, 149).  · Cite des extraits de Heidegger  · Conclut ironiquement « Au moins, Barbara et Baralipton, c’était encore de la logique » ;

b) Politzer constate que la phénoménologie s’est répandue en France après la Première Guerre  · Cite les Aperçus phénoménologiques sur l’être en situation de Gabriel Marcel  · Obstacle et valeur de René Le Senne  · Et fustige « la philosophie phénoménologico-existentielle » (mi 1939 !)

 

VI./ LA MYTHOLOGIE FREUDIENNE

· Analyse de « La fin de la psychanalyse »  · La pensée, n°3, octobre-novembre-décembre 1939  · Signé du pseudo Th. W. Morris

conf fr c freuda) Disserte sur un corpus ouvert  · Du jeune homme qui s’exile au communiste de 36 ans  · Fréquentation à Vienne  · Adhésion dès son arrivée à Paris en 1921 :  - Passe pour un demi-fou à la Sorbonne  · Fin 39 : condamnation de l’idéologie qui fournit des armes au nazisme

b) Dans « Médecine et philosophie », in « Philosophies » (novembre 1924) :  · Freud n’est pas un esprit synthétique  · Ses ouvrages sont décousus, confus, plein de répétitions  · Fragmentation ? Travail en cours  · Défauts formels en relation avec la jeunesse de sa discipline  · Se constitue au fur et à mesure de la clinique  · La discipline a besoin de temps pour se constituer  · Politzer installe la discipline dans l’histoire – pas dans la mythologie

c) Commente le livre d’Allendy & Laforgue, La psychanalyse et les névroses :  · Politzer leur reproche la polarisation sur le seul Freud  · Et l’oubli de jeunes chercheurs

d) La psychanalyse n’est pas une science :  · « La charpente théorique de la psychanalyse est tout ce qu’il y a de plus provisoire. Les théories que Freud appelle lui-même « topiques », à savoir la distinction entre l’inconscient, le préconscient et le 4 conscient sont de grossières hypothèses de travail, de même que les hypostases comme la Censure, le Refoulement, et même la Libido. Sans être formaliste au point de faire grief à une science du manque de beauté architectonique de ses théories, nous pouvons affirmer que tout le fondement théorique de la psychanalyse est à refaire » (Ecrits 2, 12).  · 1924. Politzer a 21 ans.

e) Critique aussi la critique de la psychanalyse  · Quand cette critique n’est pas scientifique  · Compte-rendu de Charles Blondel, Réflexions critiques dans Le mythe de l’antipsychanalyse  · Critique la critique moralisatrice, idéaliste, spiritualiste

f) Contre la critique idéaliste de la psychanalyse, mais pour sa critique matérialiste :  · Politzer : « la psychanalyse, c’est le roman élevé au niveau de la science » (Ecrits 2, 44)  · Contre ceux qui sont contre pour des raisons idéalistes  · Mais contre pour des raisons scientifiques

g) Freud mérite de rester :  · Il part de l’homme concret  · L’homme sexué, sexuel  · Les relations libidinales œdipiennes  · Rêve et masturbation, actes manqués et lapsus  · Construction d’une identité sexuelle dans l’intersubjectivité familiale  · Tout ce qui constitue « l’homme inconvenant »  · Il aborde l’homme sans souci de la morale  · Ne juge ni ne condamne  · En scientifique indépendant du judéo-christianisme  · Il élargit la psychologie classique  · Même s’il part d’elle  · La psychanalyse va bouger : elle s’inscrit dans un cadre dialectique  · Politzer : « Il n’est pas impossible qu’elle soit dans sa force actuelle condamnée à disparaître. Mais n’est-il pas inutile de courir à la recherche de cet avenir qui ne se dessine même pas aujourd’hui ? »  · Dans l’état actuel, la psychanalyse n’obtient pas plus de résultats théoriques et pratiques que la psychiatrie officielle

 

VII./ « LA CRISE DE LA PSYCHANALYSE »

a) Quatre ans plus tard, 1929 :  · « La crise de la psychanalyse », in « Revue de psychologie concrète »  · Freud est toujours vivant : vedette internationale  · Vient de publier L’avenir d’une illusion (1927)  · Va faire paraître Malaise dans la civilisation (1930)

b) La psychanalyse existe sur tous les continents  · On le traduit en Chine  · Leiris commence une psychanalyse à Paris sur les conseils de Bataille  · Wittgenstein le commente à Cambridge  · Commenté partout dans des congrès en Europe, au japon, en Inde, au Brésil, aux ÉtatsUnis  · Politzer parle alors de crise de la psychanalyse...

c) Les 20 premières années : période historique  · Mais en 1929 : « nouvelle scolastique »  · Elle n’évolue plus  · Les impulsions géniales de Freud n’ont pas été suivies  · Les épigones sont mauvais

d) Freud est prisonnier de son temps et des modes de son époque :  · Le scientisme du XIXème  · La mythologie énergétique et sa conception dynamique des topiques  · Il faut une rénovation sous peine de mort

e) Politzer applaudit au changement de topique  · La première était conceptuelle, la seconde est plus historique

f) Souscrit aux découvertes thérapeutiques et à leur valeur clinique

 

VIII./ REPONSE A UNE CRITIQUE DE SA CRITIQUE

a) Répond au Dr. Hesnard, A propos d’une prétendue « Crise de la psychanalyse »  · Critique serrée, ligne à ligne  · Politzer met à jour les éléments de langage des psychanalystes face aux critiques :  - N’avoir pas été analysé interdit un examen critique de la psychanalyse  - N’être pas psychanalyse interdirait la critique de la psychanalyse  · « Cela revient à dire que ceux-là seuls auraient le droit de se critiquer entre eux qui, en fait, n’en ont aucune envie » (229)  · Contre Hesnard pour qui la psychanalyse n’est pas le prétexte d’une revue luxueuse  · Mais une thérapie qui doit se faire comprendre de ses malades :  - Répond « que la physique n’est pas faite pour être comprise des atomes et qu’une science en général n’élabore pas ses théories en s’adaptant à la « mentalité » de son objet. Sans cela ne pourrait être érigée en théorie vétérinaire par exemple qu’une théorie pouvant être comprise des bœufs, et ainsi de suite » (231).

b) Devenue institutionnelle,  · Autour du seul Freud,  · Scolastique, dogmatique,  · Imperméable aux critiques  · La psychanalyse est incapable d’évoluer  · Figée dans un catéchisme, elle va mourir si elle refuse la critique

 

IX./ CONTRE LE FREUDO-MARXISME

a) En novembre 1933 parle du freudo-marxisme – auquel Freud devra son succès français  · Freudo-marxiste français : Jean Audard (une dizaine de lignes dans les 1278 pages de l’Histoire de la psychanalyse en France de Roudinesco)  · Ecrit Du caractère matérialiste de la psychanalyse dans Les cahiers du sud  · Thèses d’Audard :  · Le marxisme reste idéaliste  · La psychanalyse est matérialiste  · Le salut du marxisme passe par une revivification du premier par la seconde  · Le freudo-marxisme : la voie royale pour une renaissance du marxisme

b) Récusation de Politzer :

1. Le freudo-marxisme se propose de vider le marxisme de sa substance révolutionnaire

2. La psychanalyse :  · Une idéologie réactionnaire, philosophie idéaliste  · Une pensée dangereuse  · Un irrationalisme auquel s’abreuve le fascisme et le nazisme :

c) Dans : « Psychanalyse et marxisme. Un faux contre-révolutionnaire. Le freudo-marxisme » :  · « Contrairement à la prétention qui consiste à faire vouloir en faire une science, la théorie de la psychanalyse est un système philosophique construit en partant d’un certain nombre de faits, dont il  s’agirait d’ailleurs de vérifier la liste, mais qui, en tout cas, sont, à l’heure qu’il est, complètement écrasés  par le fatras pesant des élucubrations » (Ecrits 2, 269).  · Noter le travail de vérification des listes...

d) On croit Freud sur parole  · Sa culture générale ne dépasse pas celle d’un bourgeois ayant fait des études de médecine  · Lettres classiques, mythologie  · Mais aucune science : maths, biologie, physique, chimie, physiologie  · récits mythologiques, folklore, légendes, tragédies  · Images, concepts, abstractions, allégories  · C’est une philosophie idéaliste aux antipodes de la science

e) « Freud subit l’influence non pas des courants scientifiques et philosophiques les plus avancés, mais des courants les plus réactionnaires » (272) –  · Dont le courant énergétique qui lui permet d’élaborer sa théorie de l’inconscient, premier moteur immobile  · Ni matérialiste, ni dialectique, ni historique, ni scientifique  · La psychanalyse est une mythologie mystifiante  · Elle a laissé croire à son caractère subversif en réduisant ce qui est à la libido  · La bourgeoisie croit s’encanailler à peu de frais en souscrivant à ces thèses

 

CONCLUSION

1. Ce compagnonnage débouche sur une collusion psychanalyse et nazisme

2. D’où la nécessité d’une psychologie concrète postfreudienne


BIBLIOGRAPHIE

  • Politzer, Ecrits 1. La philosophie et les mythes, Editions sociales
  • Politzer, Ecrits 2, Les fondements de la psychologie, Editions sociales
  • Victor Farias, Heidegger et le nazisme, Verdier
  • Dominique Janicaud, Heidegger en France, Tome 1 Récit, Albin Michel
  • Dominique Janicaud, Heidegger en France, Tome 2 Entretiens, Albin Michel
  • Emmanuel Faye, Heidegger. L'introduction du nazisme dans la philosophie, Albin Michel
  • Jacques van Rillaer, Les illusions de la psychanalyse, Mardaga

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Voir : Le résumé du cycle de vingt-cinq conférences, l’été 2012 

 


 

Chers internautes,


L’année dernière, nous étions fidèles au poste, et chaque jour pendant un mois, nous donnions bénévolement de notre temps et de notre énergie pour mettre à votre disposition sur ces pages : un lien vers France Culture, un podcast et un synopsis du cours. Cette année, j’ai décidé de renouveler l’expérience espérant tenir la cadence (mes « coéquipiers » sont les bienvenus pour prendre la relève).  

Pourquoi? Parce que ces conférences sont toujours passionnantes, contrairement à certaines interventions médiatiques de Michel Onfray, et j’aimerais qu’elles puissent être écoutées par toute personne susceptible de s’y intéresser, sans restriction aucune. Et enfin, je le fais pour remercier chaleureusement monsieur Patrick Frémeaux, grâce à qui je suis devenue un peu plus lucide.

 

Michel Onfray n’oublie jamais de souligner, lors de chacune de ses interventions, que ses cours à l’Up de Caen sont gratuits et accessibles à tous. Et c’est vrai. Ceux qui assistent aux séminaires en direct, au théâtre d’Hérouville-Saint-Clair chaque lundi, ne payent pas de billets d’entrée, bien évidemment. Ces cours sont ensuite diffusés gratuitement sur France Culture au mois d’août, l’auditoire devient encore plus large, et c’est tant mieux. 

Mais la gratuité et le bénévolat s’arrêtent là, et les enjeux financiers commencent. Jusqu’à l’année dernière, les conférences étaient disponibles pour les retardataires pendant six mois sur le site de l’émission de France Culture. A partir de cette année, « pour des raisons de droits de diffusion et d’utilisation des enregistrements de ces conférences, chaque numéro […] sera podcastable et réécoutable uniquement pendant 15 jours ». Après, ces conférences seront vendues en coffrets d’une valeur d’environ 80 euros chacun par l’éditeur phonographique de Michel Onfray. 

 

Jusqu’à l’année dernière, j’étais l’une de ces personnes qui achetaient les conférences « gratuites ». C’est moi, vous, c’est nous qui engendrons les bénéfices des ventes. Nous finançons qui, quoi?

Peut-être grâce à cet argent, les subventions publiques allouées à l’université populaire - subventions parfaitement légitimes et nécessaires bien évidement, mais insuffisantes, subventions fragiles que la folle et avide secte freudienne a voulu faire disparaître il y a deux ans - ont été augmentées et ont permis d’élargir les activités éducatives et culturelles de l’Up, stimulantes pour toute la région, suivies au niveaux national et international ; je l’ose espérer… 

Peut-être le train de vie de Michel Onfray - confortable et sans soucis financiers, parfaitement mérité - en dépend. C’est possible, mais il me semble que le philosophe est plutôt à l’abri du besoin, et d‘autre part, l’argent n’est absolument pas sa motivation première, c’est un homme passionné par son travail, son rapport à l’argent est très sain, il le répète souvent et je ne doute pas de sa sincérité : l’argent est là, c‘est très bien, il n’est pas là, c‘est très bien aussi. 

 

Que finançons-nous donc en achetant les fameux coffrets et qui tient à ces « droits de diffusion « au point de modifier la durée des podcasts et de la réécoute d’une émission sur France Culture? Je n’en sais rien.

S’il y a une chose dont je suis sûre, c’est que les gens qui achètent ces coffrets ne sont pas forcement les plus aisés, au contraire,  parfois cet achat « superflu » représente un effort budgétaire conséquent. Je sais également que des conférences vraiment gratuites existent, si vous vous en souvenez, Constance avait déjà parlé du Pharmakon de Bernard Stiegler dans l’un de ses commentaires. J’aimais bien aussi la position du philosophe voyou Olivier Saint-Vincent concernant ses propres diffusions, qu’il avait exprimée dans un courriel, mais je ne peux pas tout répéter. :~) 

Et si vous utilisiez votre esprit critique envers tout le monde sans exception comme nous l’apprend si bien Michel Onfray… Vous pouvez donc vous abonner aux podcasts des conférences sur le site de France Culture (j’ai inséré le lien dans le titre de la conférence), les enregistrer tout à fait légalement et conserver dans vos documents dans votre ordi, transférer sur la clé USB, graver… Vous pouvez ensuite les prêter à des amis, envoyer  par courriel… Se débrouiller, s’entraider, créer des micro-résistances… Ça vous dit quelque chose? … 

Vous pouvez également les acheter, si vous en avez toujours envie. 

Bonne écoute!

Ewa  - anarchiste anonyme, en association avec l’arrière-grand-père Démocrite, des pervers hérétiques freudiens et des consciences réfractaires 


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26 juillet 2012 4 26 /07 /juillet /2012 07:45

 

Du 23 juillet au 24 août 2012, France Culture diffuse les conférences de Michel Onfray données en 2011-2012 dans le cadre de l’UP de Caen :

Contre-histoire de la philosophie - 10e année,

Les consciences réfractaires : 

 Georges Politzer, Paul Nizan, Albert Camus et Simone de Beauvoir 

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3/ LES GUERRES D’UN PHILOSOPHE - 25.07.2012

Georges Politzer en guerre contre : 

- Rosenberg (théoricien du parti nazi)  

- Bergson (philosophe du capitalisme et de la bourgeoisie) 

 

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La réécoute et le podcast de cette conférence « gratuite » ne sont plus disponibles. La diffusion de 15 jours, ce n’était qu’une simple promotion commerciale? Vous êtes «libres» d’y consentir et acheter le produit vendu en coffrets, ou ne pas y céder en tant que consciences réfractaires. :~) 

Je vous propose également de consulter ma note en bas du synopsis, l’article « Tout ce qui n’est pas donné est perdu », ainsi que lire et écouter le propos de Michel Onfray sur la consommation éthique (à partir de la 46ème minute).

 


SYNOPSIS    

I./ UNE RÉSISTANCE RÉELLE

a) Avec le pacte germano-soviétique, le PCF a collaboré 2 ans moins 2 mois dans une guerre qui a duré 6 ans  · La gifle de Maï témoigne d’une adhésion au Pacte

b) Politzer : quelle position ?  · Pas de textes

c) Politzer a résisté effectivement dès avril-juin 1939 :  · Création d’une Revue  · Animation de la revue  · Rédaction d’articles antinazis  · Démontage philosophique de l’idéal national-socialiste

d) L’ensemble lui vaut son arrestation et son exécution au Mont Valérien le 23 avril 1942  · Co fondateur de « la Pensée » en avril-juin 1939  · Dès le 1er numéro : critique les thèses de Rosenberg  · N° 2, juillet-septembre 1939 : Chez les barbares : ce que l’hitlérisme a fait de la science  · N° 3, La fin de la psychanalyse :  - Analyse de sa collusion avec le national-socialisme  - Avec l’irrationalisme fasciste

 

II./ LA VIE CONCRETE

a) Mobilisé à la déclaration à l’école militaire de Paris  · Armistice : retrouve la vie civile le 8 août 1940

b) Songe à la Résistance :  · Envisage la création d’un périodique : L’université libre.

c) Retrouve son poste à St Maur en octobre 40  · Enseigne sans notes, séduit son auditoire

d) Novembre 40 : ne revient plus au lycée  · Entre dans la clandestinité avec sa femme  · ses enfants sont confiés aux grands-parents à Paris  · Michel Politzer est placé dans une famille communiste en province  · Puis chez sa tante avec la première épouse de Georges.

 

III./ LA RESISTANCE INTELLECTUELLE

a) « L’université libre » paraît en novembre 40  · 4 à 5 numéros par mois  · La publication affirme : « Au pays de Descartes, la raison restera victorieuse. Vive l’université française libre ! ».

b) Descartes = figure emblématique de la résistance par la raison, la réflexion, l’intelligence  · Dénonciation : racisme, antisémitisme  · Défense de la laïcité

c) De novembre 40 au 16 décembre 41 : 40 numéros  · Jacques Salomon : rédacteur en chef  · Politzer : chargé des relations avec le PCF  · Jacques Decour : l’actualité

d) Novembre 40 : Rosenberg à la chambre des députés devant un parterre de dignitaires nazis et collaborationnistes  · Réponse de Politzer : L’obscurantisme au XX° siècle,  · Pseudo : Rameau – aux antipodes de Wagner par la mesure, l’élégance, l’équilibre

e) Devenue clandestine, « La pensée » devient « La pensée libre »  · L’article contre Rosenberg paraît dans le numéro 1 de la nouvelle formule.

 

IV./ CONTRE ROSENBERG (1)

conf 2012 politzer 4a) Oppose mythe & raison  · National-socialisme, mystique germanique & raison occidentale

b) Les hérauts français de la raison :  · Montaigne, Pascal, Descartes pour son Discours de la méthode, les matérialistes du XVIII°, Diderot, d’Alembert, les Encyclopédistes

c) Mais aussi Francis Bacon pour sa méthode expérimentale  · Locke pour le sensualisme  · Cette tradition débouche sur la révolution française

d) Qui nourrit Marx & Engels, Lénine & Staline  · Présentés en parangons de liberté, d’égalité, de fraternité, de démocratie, de libération des peuples...

e) Politzer oppose une autre Allemagne à celle de Rosenberg :  · Goethe, Marx, Engels

f) Cite le Discours à l’Académie des Sciences morales de Bergson (21 janvier 1919)  · Bergson y célèbre la force en profondeur de la vitalité française  · Politzer : Rosenberg « recopie Bergson » (Contre le nazisme, 58).  · Bergson vient de mourir,  · Il avait refusé de se convertir au catholicisme par solidarité avec le peuple Juif...

g) Comme si le Pacte n’existait pas, Politzer oppose :  · Le IIIème Reich nazi, impérialiste, capitaliste, brutal, rusé, menteur avec le prolétariat, belliciste,  · A l’URSS socialiste, communiste, abolissant les classes et le capitalisme.

h) Le nazisme se dit socialiste : il ne l’est pas

i) Il prétend libérer le prolétariat : il ne le libère pas  · Il prétend que la libération est mystique et non politique :  - Le prolétariat serait libéré du capitalisme de façon spirituelle par la communauté du sang  · L’Etat se dit anticapitaliste par l’abolition des classes

j) Politzer critique le régime de Vichy  · Impérialiste, le nazisme pille et démantèle la France.  · La France meurt de faim  · La France occupée devient l’appendice agricole de l’Allemagne industrielle  · Pétain ne vaut pas mieux qu’Hitler – en revanche, Staline...

 

V./CONTRE ROSENBERG (2)

· Autre texte : Révolution et contre-révolution  · Texte préfacé par Kanapa en 47...   · Brochure de 45 pages datée de février 1941  · « Le discours de M. Rosenberg appelait donc une réponse. Les marxistes français, c’est à dire les communistes, la lui apportent. Ce fait est à la fois naturel et significatif. La lutte active contre toute cette colonisation spirituelle, dont le voyage de M. Rosenberg est le symbole, est inséparable de la lutte pour la liberté et l’indépendance de la France. Le PCF a la fierté d’être à l’avant-garde de cette lutte. Le fait que ce sont les communistes français, et eux seuls, qui répondent à M. Rosenberg, montre, en même temps, combien  il est vrai que la défaite a marqué aussi l’effondrement idéologique de tous les autres partis » (Contre le nazisme, 72).  · A l’époque, le PCF défend le Pacte Germano-Soviétique...

 

VI./ CONTRE BERGSON (1)

a) Février 41, n°1 de « La pensée libre » : Après la mort de Bergson  · Sur le double lignage de la pensée française :  · Irrationaliste, qui prépare le fascisme :  · Bergson, fascisme italien, national-socialisme  · Rationaliste, qui débouche sur la libération du prolétariat  · Politzer, la Résistance intellectuelle française, marxisme-léninisme soviétique

b) Vocabulaire et idées de Bergson imprègnent Rosenberg...  · (M.O. : jamais cité en plus de 600 pages...)  · ... mais aussi le fascisme italien et européen.  · La force vitale  · La force véritable de la vie  · L’opposition statique / dynamique  · Procès de l’intelligence et célébration de l’intuition  · Éloge de l’instinct  · Nature irrationnelle de la véritable connaissance  · Politzer : « La distinction bergsonienne entre le statique et le dynamique a commencé sa carrière dans l’Essai sur les données immédiates de la conscience, pour la terminer dans les discours de M. Mussolini » (Ecrits, 1.278).

c) Bergson s’oppose au lignage Descartes/Staline  · La philosophie officielle répond à la peur qu’ont les bourgeois de perdre leur pouvoir depuis la Commune  · D’où l’intérêt qu’elle a à liquider le lignage Encyclopédiste

d) Le positivisme lui sert : il est agnostique et non athée  · Il propose une critique idéaliste de la science  · Et une récusation du matérialisme  · Il obtient des suffrages des propriétaires qui trouvent une idéologie anti-marxiste

e) Rôle du néo-kantisme :  · Renouvier, Lachelier, Boutroux et leur place majeure à l’époque

f) Le néothomisme se sert de Bergson

g) Le kantisme : philosophie officielle de la IIIème République

h) Le parti radical et le PS s’emparent du positivisme, du néo-kantisme  · Pour fonder leur idéologie antimarxiste, conservatrice, réactionnaire

i) L’Eglise se sert de L’énergie spirituelle (M.O. : mise à l’index...)

j) La philosophie a laissé la place à la théologie, l’irrationalisme a progressé

k) Politzer : l’influence du bergsonisme « a grandement facilité la pénétration, en France, des doctrines philosophiques nettement obscurantistes, comme la « phénoménologie » ; elle a conduit la philosophie française au pied du « mythe du XX° siècle ». Etant donné sa diffusion considérable, elle a largement contribué à créer un terrain propice pour la pénétration des idées qui ont servi directement à la préparation idéologique du fascisme » (Ecrits, 1.278).

l) Contre Bergson qui opposait la barbarie allemande à la civilisation française  · Politzer inverse les perspectives :  · Si barbarie allemande il y a, c’est à cause d’un philosophe français : Bergson  · Si civilisation il peut y avoir, c’est grâce à des philosophes allemands : Marx & Engels

m) Appel à la Résistance :  · Politzer appelle à « une renaissance de la philosophie française, à la fois par le retour à la grande tradition de l’Encyclopédie, et par l’assimilation de son développement ultérieur dans le matérialisme dialectique. Cette renaissance s’accomplira certainement dans ce combat qui redonnera au mot  « philosophie » le sens que lui donnait le XVIIIème siècle, car il retrouvera, aux côtés de la nation luttant pour la liberté et l’indépendance, les philosophes français luttant pour les lumières » (Ecrits, 1.282).  · A Alger, le 31 octobre 1943, de Gaulle parle de Politzer comme de l’un de ceux qui ont « sauvé l’esprit » - formule bergsonienne...

 

VII./ CONTRE BERGSON (2)

conf 2012 politzer contre bergson 3a) 1929 : La fin d’une parade philosophique : le bergsonisme.  · Pamphlet ou pensée rude ?  · Thèse de Politzer : la philosophie de Bergson conduit à la guerre et au fascisme.

b) Elève de Bergson, Politzer l’a admiré sans s’en être inspiré  · Il tranchait par son brio dans une époque philosophiquement médiocre  · Il prétendait apporter une philosophie du concret et de la vie  · Or il n’a pas tenu ce qu’il annonçait : voilà pourquoi ce fut une parade  · Un étalage plein de fausseté

c) « La philosophie de M. Bergson a toujours été l’alliée zélée de l’Etat et de la classe dont il est l’instrument. M. Bergson a été ouvertement pour la guerre, et, en fait, contre la révolution russe. Il n’a fait entendre à aucun moment la moindre parole de révolte : toute sa vie, comme les indications qu’il a données de sa morale, qui n’est pas encore née et qui ne naîtra jamais, nous permettent de comprendre qu’il s’est donné intégralement aux valeurs bourgeoises » (11). Thèse du livre.

d) La philosophie de Bergson c’est sa psychologie ;  · Sa psychologie, c’est sa métaphysique  · Sa métaphysique, son intuition  · Son intuition, sa subjectivité

e) Dès lors, Bergson ment quand il prétend s’appuyer sur la science  · Il est un penseur spiritualiste qui tourne le dos à la raison, à la démonstration, à la logique, au raisonnement, à la déduction  · Il puise dans le corpus classique de l’idéalisme et fournit aux dominants la pensée qui justifie leur domination

f) Sa psychologie est classique :  · Elle prétend s’occuper de l’individu concret  · Or, elle disserte sur des abstractions  · Il s’attaque à la forme de la psychologie classique,  · Mais il conserve le fond :  · Un système conceptuel, un dispositif intellectuel, un schéma idéaliste

g) Bergson parle du concret en général  · Mais ne se soucie pas du concret subjectif d’un individu et de son drame personnel  · Pour lui, le concret est insaisissable, mouvant  · Pour Politzer : on peut le raconter : par la description

h) Opposition réalisme- Bergson/nominalisme- Politzer :  · Le langage peut tromper : un réaliste n’a pas le souci du réel  · Mais il croit à la réalité des idées  · Le nominaliste croit que les mots ne sont pas la réalité  · Et que la réalité échappe au langage  · « Le concret de Bergson est le concret tel qu’un philosophe abstrait peut l’imaginer » (78)

i) Ainsi : la liberté :  · Bergson ne se soucie pas des conditions concrètes d’existence de la liberté  · Mais comme une catégorie autonome dont l’existence se suffit à elle-même  · La liberté est saisie dans le même mouvement que la vie  · -« Or, en vérité, qu’importe à un coolie chinois d’être libre dans le même sens que la vie en général ? » (112).  · La liberté n’est pas une catégorie transcendantale en dehors du temps5  · Mais la détermination d’un être situé dans le drame concret du monde  · Bergson construit une mythologie, pas une philosophie

j) Idem avec l’âme  · Bergson pense en dehors des catégories biologiques  · Fictions de l’âme et du corps, de l’esprit et de la chair  - Aux antipodes de l’homme concret  · A quoi bon une survie de l’âme ?  · Si j’aspire à une vie au-delà de la vie  · C’est dans la même forme que celle qui me vaut de vivre cette vie  · « Les esprits vivent-ils ? »  · « Mais c’est mon enfant qu’il me faut tel qu’il est devant moi, que voulez-vous que je fasse de son âme ou de son fantôme ? Alors même que l’âme de mon enfant survivrait, alors même qu’elle serait individuelle, elle ne m’intéresserait pas, ce ne serait plus mon fils. Et qu’une embolie viennent me terrasser ici, à mon bureau, avant d’avoir achevé cette étude, que m’importe alors la survivance de ma « personne », puisque cette étude restera à jamais inachevée » (126).

k) Bergson parle de la liberté en soi – comme une Idée, un Noumène  · Politzer répond : coolie chinois  · La philosophie institutionnelle, académique fonctionne dans l’idéalisme  - Mêmes sujets d’examens, mêmes thèses, mêmes programmes.

 

VIII./ CONCLUSION

· Le bergsonisme est la philosophie du capitalisme et de la bourgeoisie

· Elle est contre-révolutionnaire

· Elle s’oppose au matérialisme, au socialisme

· Le propos de la bourgeoisie,

· « Accomplir une besogne si basse, que les prêtres eux-mêmes en étaient incapables. Plus exactement, un de ces chiens de cirque dressés et pomponnés que sont les intellectuels bourgeois pouvait seul répondre à l’appel de ce cynisme qui cherchait son valet. Ce fut M. Bergson ; il s’est chargé de peindre en concret et en vie les soutanes des curés et les redingotes des ministres ; il s’est chargé de fabriquer un masque moderne pour la tromperie classique. Il s’est chargé de faire des réactionnaires les plus noirs les champions authentiques du concret et de la vie. Il ne parle pas de la vallée des larmes, mais il parle des nécessités de l’action ; il ne parle pas de fuir le monde, mais de nous détourner des exigences de la vie pour nous ressaisir « comme une pire énergie créatrice » ; il ne parle pas du Saint-Esprit, mais il parle du souffle de la vie ; il ne pelure pas sur l’enfant de Jésus, mais il se pâme devant le germe de vie ; il ne parle pas de la grâce, mais il parle de l’intuition. Il a trouvé une feuille de vigne pour la nudité de ses alliés » (161).

· Les chiens de cirque dressés de Politzer feront des petits – chez Paul Nizan, ils seront devenus des chiens de garde...


BIBLIOGRAPHIE

- Politzer, La fin d'une parade philosophique : le bergsonisme, Jean Jacques Pauvert

- Politzer, Contre le nazisme, Editions sociales

- Jeannine Verdès-Leroux, Au service du Parti, Fayard

- Alfred Rosenberg, Le mythe du XXème siècle, Avalon

- Sous la direction de Jean-Pierre Azéma, Antoine Prost, Jean-Pierre Rioux, Le Parti Communiste  Français des années sombres (1938-1941), Seuil

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Voir : Le résumé du cycle de vingt-cinq conférences, l’été 2012 

 


Chers internautes,


L’année dernière, nous étions fidèles au poste, et chaque jour pendant un mois, nous donnions bénévolement de notre temps et de notre énergie pour mettre à votre disposition sur ces pages : un lien vers France Culture, un podcast et un synopsis du cours. Cette année, j’ai décidé de renouveler l’expérience espérant tenir la cadence (mes « coéquipiers » sont les bienvenus pour prendre la relève).  

Pourquoi? Parce que ces conférences sont toujours passionnantes, contrairement à certaines interventions médiatiques de Michel Onfray, et j’aimerais qu’elles puissent être écoutées par toute personne susceptible de s’y intéresser, sans restriction aucune. Et enfin, je le fais pour remercier chaleureusement monsieur Patrick Frémeaux, grâce à qui je suis devenue un peu plus lucide.

 

Michel Onfray n’oublie jamais de souligner, lors de chacune de ses interventions, que ses cours à l’Up de Caen sont gratuits et accessibles à tous. Et c’est vrai. Ceux qui assistent aux séminaires en direct, au théâtre d’Hérouville-Saint-Clair chaque lundi, ne payent pas de billets d’entrée, bien évidemment. Ces cours sont ensuite diffusés gratuitement sur France Culture au mois d’août, l’auditoire devient encore plus large, et c’est tant mieux. 

Mais la gratuité et le bénévolat s’arrêtent là, et les enjeux financiers commencent. Jusqu’à l’année dernière, les conférences étaient disponibles pour les retardataires pendant six mois sur le site de l’émission de France Culture. A partir de cette année, « pour des raisons de droits de diffusion et d’utilisation des enregistrements de ces conférences, chaque numéro […] sera podcastable et réécoutable uniquement pendant 15 jours ». Après, ces conférences seront vendues en coffrets d’une valeur d’environ 80 euros chacun par l’éditeur phonographique de Michel Onfray. 

 

Jusqu’à l’année dernière, j’étais l’une de ces personnes qui achetaient les conférences « gratuites ». C’est moi, vous, c’est nous qui engendrons les bénéfices des ventes. Nous finançons qui, quoi?

Peut-être grâce à cet argent, les subventions publiques allouées à l’université populaire - subventions parfaitement légitimes et nécessaires bien évidement, mais insuffisantes, subventions fragiles que la folle et avide secte freudienne a voulu faire disparaître il y a deux ans - ont été augmentées et ont permis d’élargir les activités éducatives et culturelles de l’Up, stimulantes pour toute la région, suivies au niveaux national et international ; je l’ose espérer… 

Peut-être le train de vie de Michel Onfray - confortable et sans soucis financiers, parfaitement mérité - en dépend. C’est possible, mais il me semble que le philosophe est plutôt à l’abri du besoin, et d‘autre part, l’argent n’est absolument pas sa motivation première, c’est un homme passionné par son travail, son rapport à l’argent est très sain, il le répète souvent et je ne doute pas de sa sincérité : l’argent est là, c‘est très bien, il n’est pas là, c‘est très bien aussi. 

 

Que finançons-nous donc en achetant les fameux coffrets et qui tient à ces « droits de diffusion « au point de modifier la durée des podcasts et de la réécoute d’une émission sur France Culture? Je n’en sais rien.

S’il y a une chose dont je suis sûre, c’est que les gens qui achètent ces coffrets ne sont pas forcement les plus aisés, au contraire,  parfois cet achat « superflu » représente un effort budgétaire conséquent. Je sais également que des conférences vraiment gratuites existent, si vous vous en souvenez, Constance avait déjà parlé du Pharmakon de Bernard Stiegler dans l’un de ses commentaires. J’aimais bien aussi la position du philosophe voyou Olivier Saint-Vincent concernant ses propres diffusions, qu’il avait exprimée dans un courriel, mais je ne peux pas tout répéter. :~) 

Et si vous utilisiez votre esprit critique envers tout le monde sans exception comme nous l’apprend si bien Michel Onfray… Vous pouvez donc vous abonner aux podcasts des conférences sur le site de France Culture (j’ai inséré le lien dans le titre de la conférence), les enregistrer tout à fait légalement et conserver dans vos documents dans votre ordi, transférer sur la clé USB, graver… Vous pouvez ensuite les prêter à des amis, envoyer  par courriel… Se débrouiller, s’entraider, créer des micro-résistances… Ça vous dit quelque chose? … 

Vous pouvez également les acheter, si vous en avez toujours envie. 

Bonne écoute!

Ewa  -  anarchiste anonyme, en association avec l’arrière-grand-père Démocrite, des pervers hérétiques freudiens et des consciences réfractaires 


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  • Le blog de 4 amis réunis autour de la philosophie de Michel Onfray qui discutaient de la philosophie, littérature, art, politique, sexe, gastronomie et de la vie. Le blog a élargi son profil depuis avril 2012, et il est administré par Ewa et Marc
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